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Actualités - ANALYSES

Redressement - Paris II en perspective - Campagne pour un séminaire ministériel et des pouvoirs spéciaux

Les cercles politiques et économiques commencent à s’inquiéter. Paris II doit en principe se tenir au prochain automne, après le sommet de la francophonie. Et le Liban reste encore loin du compte par rapport aux conditions préliminaires qu’il doit remplir avant cette conférence de donateurs. Aussi des voix multiples s’élèvent pour réclamer une session ouverte du Conseil des ministres, afin d’accélérer la promulgation des mesures requises. De même, ces milieux estiment que, techniquement, le gouvernement ne peut pas tenir ses délais si la Chambre ne lui accorde pas des pouvoirs spéciaux, pour légiférer rapidement à coups de décrets dans le domaine économique, financier et administratif. D’autant que chaque point peut susciter d’interminables tiraillements politiques. Les professionnels font remarquer que le pays se trouve dans une situation de crise exceptionnelle justifiant amplement l’octroi de ces pouvoirs extraordinaires. Ils rappellent de multiples épisodes au cours desquels, sans autant de nécessité qu’aujourd’hui, des cabinets avaient obtenu un tel blanc-seing du Parlement. Mais c’était sous la précédente République. Depuis Taëf, et paradoxalement à cause des résultats des élections de 1992 qui avaient produit une Chambre peu représentative, les députés s’arc-boutent sur leurs prérogatives. Pour mieux faire acte de présence, pensent-ils. Et pour mieux parlementariser le système. De fait, la législature de 1992, il faut le reconnaître, s’était montrée particulièrement studieuse et productive. Seulement, depuis lors, la place de l’Étoile a beaucoup relâché son effort. Et les projets dormant dans ses tiroirs se comptent par centaines. Toujours est-il que les parties qui plaident actuellement pour les pouvoirs spéciaux rappellent qu’en tout cas le dernier mot reste à la Chambre, puisque le gouvernement est comptable de ses actes devant elle. Mais les députés, dans un réflexe naturel de défense, se font plutôt tirer l’oreille. Ils affirment qu’en matière de dispositions économiques, sociales ou financières, ils n’ont jamais failli à leurs devoirs et jamais lambiné. Ils promettent d’expédier en un tournemain les projets d’urgence relatifs au traitement de la crise. Et ils laissent entendre que c’est le gouvernement qui tergiverse, sans doute à cause du trop grand nombre de ses membres et de leurs divergences sur plusieurs options. Sans compter que plusieurs ministres ne sont pas des élus du peuple (MM. Fouad Siniora, Bahige Tabbarah, Ali Kanso, Nazih Beydoun, Ali Abdallah, Ghassan Salamé, Karam Karam, Assaad Diab, Mahmoud Hammoud et Samir el-Jisr). D’où une contre-proposition parlementaire théorique, bien évidemment irréalisable et lancée pour pinailler : pourquoi ne pas former un cabinet plus réduit, comme sous Fouad Chehab ou sous Charles Hélou. Ces mêmes parlementaires ajoutent, pour faire bonne mesure, que l’équipe Hariri, outre qu’elle se trouve surdimensionnée, ne regroupe pas un éventail suffisant de forces représentatives pour disposer d’un pouvoir discrétionnaire de légalisation. Pouvoir qui nécessite, de l’avis de ces députés, un large consensus national regroupant aussi bien les courants représentés à la Chambre que ceux qui s’en trouvent exclus. Mais ce bel assortiment d’arguments est réfuté par les demandeurs de pouvoirs spéciaux au nom de ce simple axiome : nécessité fait loi. Et décret-loi.
Les cercles politiques et économiques commencent à s’inquiéter. Paris II doit en principe se tenir au prochain automne, après le sommet de la francophonie. Et le Liban reste encore loin du compte par rapport aux conditions préliminaires qu’il doit remplir avant cette conférence de donateurs. Aussi des voix multiples s’élèvent pour réclamer une session ouverte du Conseil...