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Actualités - ANALYSES

Le débat sur le rôle de la Résistance se poursuit

Ancien chef des services de renseignements militaires à la belle époque politique de cet organisme, ancien ambassadeur, ancien nominé pour les plus hautes charges républicaines, M. Johnny Abdo est un homme d’expérience, dont les avis sont écoutés. Récemment, il a développé, dans une rencontre avec la LBCI, une analyse qui aborde le débat sur le rôle de la Résistance, grande controverse du moment, sous l’angle des thèmes suivants – La logique de la Résistance doit, par définition même, être distincte de celle de l’État. Qui a certes le devoir de soutenir la Résistance, mais sans l’intégrer ni paraître en être responsable. Ainsi le chef du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, est libre de déclarer qu’il lui importe peu que Chebaa soit soumise à la 425 ou à la 5703, mais les autorités officielles du pays ne peuvent faire de même. Car elles sont tenues de reconnaître les résolutions du Conseil de sécurité et de les respecter. Ces autorités savent que Chebaa est chapeauté par la 242 et il serait extrêmement dangereux qu’elles assument la responsabilité des actions franc-tireur de la Résistance. Car cette dernière serait ipso facto considérée comme faisant partie de l’armée libanaise même, avec toutes les conséquences que cela pourrait entraîner. – Chebaa est indéniablement libanaise. L’État, pour être en mesure de demander à la Résistance de prendre patience, doit engager une action diplomatique pour la récupération de ce territoire. Il en va de même pour la question des prisonniers libanais détenus en Israël. Si ce recours diplomatique devait échouer, la Résistance aurait carte blanche. Il faut cependant noter que l’État n’est pas parvenu à établir sa souveraineté sur Chebaa aux yeux de l’Onu. L’homologation requise nécessite en effet un tracé définitif, officialisé, des frontières entre le Liban et la Syrie. Comme le reconnaît du reste le président Bachar el-Assad lui-même. Cette opération est présentée comme impossible pour le moment, à cause du fait que l’enclave en question reste sous occupation israélienne. Un argument faible, irrecevable, car le tracé peut être effectué sur carte, puisqu’il y a accord entre les deux pays, sans nécessité de relevé topographique sur le terrain. Commentant cette approche de l’ancien ambassadeur, un officiel affirme que le Liban a bien engagé une action diplomatique pour la récupération de Chebaa. Mais s’est vu débouté par le Conseil de sécurité, qui refuse de placer cette zone sous le régime de la 425. Ce responsable ajoute que le Liban considère que la note syrienne adressée à l’Onu pour confirmer la libanité de Chebaa aurait dû être acceptée comme suffisante par l’organisation internationale, en attendant que les deux pays puissent procéder à une homologation en règle de leurs frontières communes. Mais tel n’a pas été le cas, l’Onu ne voulant admettre qu’un accord paraphé accompagné de cartes authentifiées. Cette ligne de défense du pouvoir ne convainc pas beaucoup les cercles politiques locaux. Où l’on souligne que l’important dans l’affaire de Chebaa, ce n’est pas tant qu’elle soit soumise à la 425 que la consécration officielle, indiscutable, de son appartenance au Liban et non à la Syrie. En vertu d’un protocole frontalier définitif. Qui seul peut légaliser, en regard du droit international, les actions de la Résistance. – Le Sud, déclaré région militaire, doit dépendre de l’autorité de l’armée libanaise et non du ministère de l’Intérieur. En tout cas, l’État doit être solidement présent au Sud, notamment sur le plan du développement. Sans toutefois que cela signifie le déploiement de l’armée dans la zone frontalière. Ni la renonciation à l’arme de la résistance active tant que le conflit israélo-arabe n’est pas réglé. Or, il faut que l’État libanais cesse d’avancer que la présence de son armée serait un service rendu à Israël. Comme M. Ghassan Tuéni le note dans un récent article, la force internationale a pour mission d’aider l’armée libanaise à se déployer. Cela étant, les résolutions internationales ne demandent pas que l’armée libanaise soit placée en ligne de confrontation avec l’armée israélienne. Mais requièrent le retour à la convention d’armistice, après le retrait israélien. Cet accord prévoit une zone démilitarisée des deux côtés immédiats de la frontière et un armement limité dans les zones adjacentes. M. Tuéni souligne qu’il n’y a là aucune protection des frontières israéliennes par l’armée libanaise, comme certains le prétendent par intimidation ou par chantage politique. – Enfin, l’État libanais, après avoir longtemps refusé le déploiement des Casques bleus le long de la ligne bleue, en exigeant leur déploiement le long de la frontière reconnue internationalement, a fini par y consentir. Ce qui signifie qu’il avalise cette ligne bleue. Sur ce point, un officiel répond par la négative. En rappelant que le Liban a adressé aux Nations unies une note officielle dans laquelle il refuse de reconnaître la ligne bleue et exige le retour aux frontières internationalement reconnues.
Ancien chef des services de renseignements militaires à la belle époque politique de cet organisme, ancien ambassadeur, ancien nominé pour les plus hautes charges républicaines, M. Johnny Abdo est un homme d’expérience, dont les avis sont écoutés. Récemment, il a développé, dans une rencontre avec la LBCI, une analyse qui aborde le débat sur le rôle de la Résistance,...