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Actualités - CHRONOLOGIES

Finul - Le Liban tente de faire face aux cinq Grands - Pressions sur l’Onu dans l’affaire de la vidéocassette

Les États-Unis exerceraient des pressions sur les Nations unies pour les amener à remettre à Israël l’original de la vidéocassette filmée par un Casque bleu indien au Liban-Sud au lendemain de l’enlèvement par le Hezbollah de trois soldats israéliens, en octobre dernier, indique-t-on de source bien informée à Beyrouth, citée par notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane. Selon cette source, un groupe de sénateurs américains mettrait actuellement au point un projet de texte visant à réduire de moitié la contribution des États-Unis au financement de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), si le secrétaire général de l’Onu ne remettait pas à l’État hébreu l’intégralité du film. M. Annan avait proposé de donner à Israël une version édulcorée du film, dans laquelle les visages de militants présumés du Hezbollah auraient été oblitérés, mais le gouvernement israélien est demeuré intransigeant. Pour la source libanaise, le projet des sénateurs américains «montre à quel point le lobby juif a de l’influence au sein du Sénat et de la Chambre des représentants, surtout lorsqu’on sait combien M. Annan s’est exténué à réclamer des bailleurs de fonds de la Finul, et notamment des États-Unis, qu’ils règlent leurs arriérés». Dans son dernier rapport sur la Finul, M. Annan précise que les impayés ont atteint le montant de 163,1 millions de dollars. Ces pressions qu’évoque la source informée surviennent à un moment où le Liban tente de faire front, à lui seul ou presque, contre les Nations unies et notamment contre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, au sujet de la situation au Liban-Sud et de l’avenir de la Finul, relève-t-on de même source. Au cours de leur rencontre jeudi soir à Baabdate, le chef de l’État Émile Lahoud, le Premier ministre Rafic Hariri et le chef du Parlement Nabih Berry ont élaboré leur «plan de bataille», en présence du ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud. Il a été décidé de maintenir la position officielle, principalement le refus de déployer l’armée au Liban-Sud, tout en évitant de polémiquer au grand jour avec l’Onu. Dans son rapport, déjà officieusement agréé par le Conseil de sécurité, qui doit encore l’approuver formellement avant le 31 juillet, date à laquelle le mandat de la Finul viendra à son terme, M. Annan avait déploré que le gouvernement libanais laisse le Hezbollah opérer à proximité de la frontière israélienne et réclamé l’envoi de l’armée dans l’ensemble de la région évacuée par l’État hébreu en mai 2000. Beyrouth souhaite, comme on le sait, que la mission et les effectifs de la Finul soient maintenus en l’état. Pour l’instant, seule la première demeurera inchangée au cours du prochain mandat des Casques bleus, d’une durée de six mois. Mais le bras de fer entre Beyrouth et l’Onu a déjà débouché sur un autre résultat, plus inquiétant encore. Il s’agit du «blocus économique mondial» imposé au Liban sous l’impulsion des États-Unis, relève la source informée. Toujours selon cette source, le rapport du secrétaire général a précédé de peu une audition du secrétaire d’État adjoint pour le Proche-Orient William Burns devant la commission des Affaires étrangères du Congrès, au cours de laquelle M. Burns s’est déchaîné contre le Hezbollah, l’a considéré comme une source d’inquiétude et a estimé que la situation à la frontière libano-israélienne était «fragile». La source informée note toutefois une contradiction dans l’attitude de Washington, M. Burns s’étant, lors de la même audition, déclaré favorable en principe à une assistance économique en faveur des habitants de l’ex-zone occupée, afin de couper court à l’aide fournie par le Hezbollah.
Les États-Unis exerceraient des pressions sur les Nations unies pour les amener à remettre à Israël l’original de la vidéocassette filmée par un Casque bleu indien au Liban-Sud au lendemain de l’enlèvement par le Hezbollah de trois soldats israéliens, en octobre dernier, indique-t-on de source bien informée à Beyrouth, citée par notre chroniqueur diplomatique Khalil...