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Actualités - CHRONOLOGIES

BEITEDDINE - Feyrouz, dame de cœur

On a beau être conquis d’avance par Feyrouz et Ziad Rahbani, chacune de leurs apparitions sur scène ravive l’amour qu’on leur porte, eux qui savent si bien nous parler, et parler de nous. Dans la cour du palais de Beiteddine, la mère et le fils se sont retrouvés le temps d’un concert, pour la deuxième année consécutive et pour l’immense joie des inconditionnels qui ont eu du mal à contenir leur émotion et leur enthousiasme jusqu’au bout. Et c’est sous une pluie de fleurs blanches – arrachées à la guirlande décorative installée tout le long du devant de la scène – que la grande dame s’en est allée, retenant avec peine un rire face au délire des fans, massés aux premiers rangs, qui ne se taisaient plus, la rappelant encore et encore, malgré ses quatre retours (eh oui !). Plus de cinquante musiciens d’Arménie, de Hollande, de France et du Liban; une chorale de 15 jeunes et Ziad Rahbani au piano ont accompagné Feyrouz vendredi et samedi derniers à Beiteddine et le feront encore demain soir, mardi 31 juillet. À signaler que le programme de cette année réserve une plus grande participation de Ziad Rahbani et davantage de nouveautés. Le ton «jeune» du concert est donné par une introduction instrumentale, en hommage à Gibran Khalil Gibran et à la MEA, «deux des rares bonnes choses de ce pays», dixit Ziad Rahbani, au piano. Puis Feyrouz apparaît, en robe noire à paillettes – qu’elle gardera pendant la première partie de la soirée puis troquera contre une robe toute blanche –, et le public s’enflamme, saluant davantage le symbole que la femme. Elle commence par une nouvelle chanson un peu jazzy, Chou bkhaf (Ziad Rahbani/Luiz Bonfa), qui lui va très bien, puis alterne grands classiques et nouveautés. Des textes de Ziad Rahbani, des frères Rahbani, de Sayyed Darwiche, de Gibran Khalil Gibran… Quinze chansons en tout pour Feyrouz ; deux pour Ziad, dont une nouvelle Nechkor allah iinna piano. Sans compter quatre morceaux instrumentaux et la fameuse et populaire Al-bosta chantée par la chorale et le public. Il y a les chansons qui remuent la fibre patriotique, font bondir le cœur et s’élever les applaudissements, comme Al-ghadaboussaté – qui évoque Jérusalem; d’autres plus douces et plus tristes, qui parlent d’amour, de souvenirs (La inta habibi, Bhibbak ma baaref) ; d’autres encore, joyeuses et fraîches, comme El-bent el-chalabiyya ou Talfan Ayache. Comme on récite ses classiques, les milliers de lèvres remuent, chantant avec Feyrouz, se laissant aller aux différentes émotions. Il reste à rendre hommage à Ziad Rahbani, qui est fort, très fort. Musicalement, bien entendu – avec son originalité et son brin de folie créative –, mais aussi et surtout pour avoir réussi à rajeunir Feyrouz, à la rendre plus proche des jeunes. Pas d’impression de déjà entendu pour la version 2001 de Feyrouz à Beiteddine, mais deux heures de bonheur. Et si plusieurs chansons ont été écourtées; si Ziad Rahbani a trop vite disparu en fin de concert; si Feyrouz, qui est revenue quatre fois saluer le public, n’a chanté qu’une seule chanson supplémentaire… C’est tout pardonné.
On a beau être conquis d’avance par Feyrouz et Ziad Rahbani, chacune de leurs apparitions sur scène ravive l’amour qu’on leur porte, eux qui savent si bien nous parler, et parler de nous. Dans la cour du palais de Beiteddine, la mère et le fils se sont retrouvés le temps d’un concert, pour la deuxième année consécutive et pour l’immense joie des inconditionnels qui ont...