Détenus en Syrie - Démenti de l’opposant Nizar Nayyouf

La publication des propos tenus lundi dernier par le journaliste syrien Nizar Nayyouf concernant les détenus libanais en Syrie a suscité une vive polémique dans les milieux concernés, ces propos ayant laissé entendre que les prisonniers libanais ont été liquidés, à l’exception d’un seul. L’opposant syrien a aussitôt publié un démenti dans lequel il a précisé «qu’il y a encore des prisonniers libanais et palestiniens dans les geôles syriennes. Comment puis-je affirmer autre chose alors que j’ai moi-même fourni la liste incomplète des noms (des détenus encore en vie) à Amnesty International et au Comité arabe des droits de l’homme», a dit Nizar Nayyouf dans un communiqué. Selon les informations publiées la veille et rapportées par l’AFP, Nizar Nayyouf aurait déclaré au cours d’une conférence de presse tenue dans les locaux de l’organisation Reporters sans frontières à Paris que «toutes les indications laissent croire que des centaines de prisonniers libanais sont aujourd’hui enterrés en Syrie dans les fosses communes aux côtés de leurs frères syriens. Un seul dénommé Tony Tamer, de la localité d’Antélias au Liban, est toujours vivant et se trouve dans la prison de Palmyre». «Je suis surpris des propos qui m’ont été attribués faisant état de l’existence d’un seul détenu vivant dans les prisons syriennes», a affirmé M. Nayyouf. Et d’ajouter : «Malheureusement, comme je l’ai déjà mentionné, plusieurs sont portés disparus et ceux-là ont été probablement liquidés». De son côté, l’association Solid (Solidarité avec les Libanais détenus arbitrairement) a publié un communiqué dans lequel elle confirme les affirmations du journaliste syrien, les rapportant «à la lettre» et «telles que diffusées par la Voix du Vatican», «les actes de la conférence de presse ayant été enregistrés», précise le communiqué. Prié de commenter les propos du président syrien Bachar el-Assad, qui avait nié lors de son séjour à Paris l’existence de prisonniers libanais en Syrie, Nizar Nayyouf aurait répondu au correspondant de l’agence de presse koweïtienne : «… Les assertions du président Assad sont inexactes. Peut-être ignorait-il qu’il y a encore des centaines de prisonniers libanais en Syrie, en plus de ceux qui ont été tués et qui sont aujourd’hui enterrés dans des fosses communes que j’ai moi-même découvertes avant d’être emprisonné. J’ai pu voir des corps mutilés par les balles et les grenades. Les autorités ont récemment donné l’ordre de transférer ces fosses dans un endroit éloigné… Parmi les noms des prisonniers libanais détenus à Palmyre, je me souviens également de celui de Tony Tamer, originaire d’Antélias», rapporte le communiqué de Solid. L’association affirme en outre que «les réponses officielles apportées par les autorités syriennes sur ce dossier sont imprécises. C’est ce qui est apparu dans le rapport final émis en avril 2001 par le Comité des droits de l’homme des Nations-unies». Solid rappelle qu’il incombe à l’État libanais d’apporter une réponse claire et précise aux centaines de familles qui cherchent à connaître le sort de leurs enfants.