DÉPLACÉS - Le projet Élyssar se heurte à des obstacles - Un rassemblement des squatters d’Ouzaï provoque - une tension passagère entre Koraytem et le Hezbollah

Les relations entre la présidence du Conseil et le Hezbollah continuent d’évoluer en dents de scie en dépit des efforts déployés en vue d’assainir les rapports entre les deux parties. La petite phrase prononcée mardi par le secrétaire général du parti intégriste, cheikh Hassan Nasrallah, concernant la situation ministérielle, avait permis d’espérer en une détente sérieuse entre l’Exécutif et le Hezbollah. Cheikh Nasrallah avait alors souligné que sa formation ne cherchait nullement à faire tomber le gouvernement de M. Hariri. Un mouvement de protestation organisé hier par certains habitants d’Ouzaï a toutefois atténué, voire remis en cause, ce petite geste de cheikh Nasrallah. Dans la matinée d’hier, des représentants des habitants d’Ouzaï qui squattent des terrains situés dans la zone où devrait être mis à exécution le projet de développement de l’entrée sud de Beyrouth (projet Élyssar) ont organisé un rassemblement à la husseiniyé d’Ouzaï pour protester contre la décision prise jeudi dernier par le Conseil des ministres de ramener à 7 millions de dollars (au lieu de 22 millions de dollars) le montant des indemnités qui devraient être versées aux squatters d’Ouzaï pour ouvrir la voie au projet d’Élyssar. Le Hezbollah étant solidement implanté à Ouzaï, le rassemblement d’hier a été mal perçu par les sources proches de Koraytem qui ont souligné, sans détours, qu’il était surprenant de constater que le parti intégriste donne son aval à une action antigouvernementale alors que la veille même cheikh Nasrallah soulignait qu’il ne cherchait pas faire chuter le cabinet Hariri. Cet épisode a provoqué une tension passagère entre Koraytem et le Hezbollah. Une source intégriste a cependant vite fait de préciser que le parti n’était pas impliqué dans le rassemblement d’Ouzaï et que cette action n’était le fait que des habitants de la région. Face à cette apparente volonté d’apaisement, les sources de Koraytem se sont abstenues de critiquer ouvertement, dans un communiqué de presse, le rassemblement d’Ouzaï.