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Actualités - BIOGRAPHIES

Hanine - à la salsa cubaine

Une chaude soirée d’été. Une belle nuit d’août étoilée, Hanine apparaissait pour la première fois devant un public en attente d’émotions. Seuls quelques privilégiés connaissaient en effet Hanine, Hanine Abou Chakra. Et pour cause, c’est en catimini que la chanteuse se préparait pour la grande aventure de la chanson. Pleine de tendresse, la voix de Hanine. «J’ai une voix contralto, basse et moyenne». Une voix plus simplement chaude, travaillée, profonde. Il suffit d’écouter son premier CD, Hanine y son cubano, pour sentir une brise de vacances souffler et emporter toutes les idées reçues. Hanine a la voix et la formation classiques, au physique très oriental, brune, aux grands yeux bruns, mêlée au rythme cubain, il fallait y penser ! Michel Elefteriadés y a pensé le premier. Il fallait oser. Hanine a osé. Pour sa première prestation publique, elle surprend, étonne, séduit, bouscule les traditions, se mêle à cette musique venue de si loin. Si loin de son village natal, Amatour el-Chouf, qu’elle aime profondément, comme une partie d’elle-même ; des racines bien plantées et qu’elle emporte avec elle lorsqu’elle le quitte un jour pour la ville. «Hanine y son cubano», si loin de sa licence en droit et de cette profession qu’elle va tenter de mener à bon port durant trois ans. Mais c’est la chanson qui la mènera là-bas, au port de Byblos, où elle fera chavirer les corps au rythme sensuel de la musique cubaine. «Lorsque je faisais du droit, je ne me sentais pas à ma place, dira-t-elle. J’ai toujours aimé la chanson, alors, parallèlement à mes études, je me suis inscrite au Conservatoire pour y apprendre le chant et le oud». Aujourd’hui arrivée au bout de sa sixième année, elle accèdera très bientôt et enfin au diplôme baccalauréat. «Michel ? Je l’ai rencontré par hasard, grâce à un ami commun. J’ai chanté pour lui sans savoir qu’il avait déjà auditionné une centaine de voix féminines». La suite – logique – s’impose naturellement. «Nous sommes vite tombés d’accord. J’avais une vague idée du projet. Bien que traditionnelle, j’ai toujours été pour le renouveau de ces chansons anciennes qui risquent de s’oublier après 50 ans». Le projet des concerts et du CD prend corps. «J’ai découvert et adoré la musique cubaine. J’ai eu beaucoup de chance. Je suis très indépendante, musicalement aussi. Je n’ai pas envie de m’enfermer dans un genre». En août 2000, Hanine et les Cubains font danser les vagues d’une mer hospitalière qui accueille ce beau monde pour quatre très belles soirées. Marcellino, la voix cubaine, tombe gravement malade la veille de la première. Hanine doit chanter seule, avec la voix de l’absent. «Je n’avais pas droit à l’erreur. Pourtant, c’était vraiment très difficile de chanter, de danser, de bouger seule. Mais il était temps de remercier les gens qui ont cru en moi». Quelques mois plus tard, elle retrouve ses amis les Cubains sur les planches de l’Unesco, moins timide, enfin confortablement installée «à 100 % dans ce métier. J’étais complètement dedans». «Depuis que j’ai pris ce choix de vie, dit-elle, je mange mieux, je dors mieux, je vis bien. Tout est devenu plus beau. Je sens que j’ai commencé quelque part, que j’ai posé le pied sur la première marche de mes rêves». Hanine, robe noire et écharpe fleurie jetée sur les épaules, garde tout de même les pieds sur terre. Sa terre natale qu’elle continue de faire danser aujourd’hui d’une manière plus professionnelle puisqu’elle s’entraîne également à la danse depuis plus d’un an. Ses projets sont nombreux : poursuivre cette aventure mixte pour quelques concerts encore, au Festival de Batroun et celui de Reyfoun, cet été, avant de partir en tournée dans les pays arabes et peut-être bien en Europe. La compagnie Warner va même distribuer le CD dans le monde. «Nous avons beaucoup d’idées pour 2002». La première serait sans doute de tenter de rallier son village chéri à sa reconversion. «Beaucoup n’ont pas compris et auraient préféré me savoir avocate. Pas grave, ils finiront par comprendre… Il y a un proverbe que j’aime et qui me ressemble beaucoup. Il dit, en arabe dans le texte, le monde bouge mais ne tombe pas !» Avec la tendre voix de Hanine et la folle imagination de Michel Elefteriadés, le proverbe pourrait bien devenir une chanson. Qui sait ?
Une chaude soirée d’été. Une belle nuit d’août étoilée, Hanine apparaissait pour la première fois devant un public en attente d’émotions. Seuls quelques privilégiés connaissaient en effet Hanine, Hanine Abou Chakra. Et pour cause, c’est en catimini que la chanteuse se préparait pour la grande aventure de la chanson. Pleine de tendresse, la voix de Hanine. «J’ai...