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Actualités - OPINIONS

État, es-tu là ?

Apparemment l’ère de la République bananière n’est pas encore révolue. Elle peut très bien se perpétuer si les responsables de ce pays ne se décident pas à y faire quelque chose. On a vu ces dernières semaines des développements qui sortent du commun. D’abord, le président du Conseil, Rafic Hariri, affirme d’un air très calme à l’Assemblée nationale que certaines fractions, «plus puissantes que le ministre de la Justice», volent les sous de l’État qui, naturellement, se laisse faire. Qui vole l’État, donc le contribuable, et depuis quand ? Combien a-t-on pillé ? Reste la question la plus importante : les coupables seront-ils un jour mis sous les verrous ? Ni M. Hariri ni aucun autre responsable de cette République n’a jusqu’à ce jour donné de réponses. Dimanche dernier, un parlementaire se joignait allègrement à une manifestation populaire, retransmise par tous les journaux télévisés, aux côtés de Sultan Abou el-Aynaïn, repris de justice, condamné à mort et qui, pourtant, se balade tranquillement un peu partout. C’est à se demander si, dans ce pays, les lois sont faites pour être appliquées. Les représentants du Législatif négligent et ignorent les décisions du troisième pouvoir, le pouvoir judiciaire. Décisions, qui dans les États dignes de ce nom, sont généralement respectées et ont force de loi. On a encore vu les députés du Hezbollah exiger de l’État qu’il «achète» les récoltes de haschich avant de les détruire. Des parlementaires, législateurs, «faiseurs de droit» mènent ainsi campagne pour que l’État – dont la coupable négligence dans cette affaire ne saurait être oubliée – ne détruise pas gratuitement «le fruit du labeur des agriculteurs», qui rappelons-le n’est autre que du haschisch, drogue interdite de production, de consommation et de vente au Liban. Jusqu’à tout récemmment, en tout cas. Conclusion : ce pays ressemble à tout sauf à un État de droit. Et l’on s’étonne encore que de nombreux jeunes choisissent de prendre le chemin de l’émigration.
Apparemment l’ère de la République bananière n’est pas encore révolue. Elle peut très bien se perpétuer si les responsables de ce pays ne se décident pas à y faire quelque chose. On a vu ces dernières semaines des développements qui sortent du commun. D’abord, le président du Conseil, Rafic Hariri, affirme d’un air très calme à l’Assemblée nationale que...