HOMMAGE - Fouad Debbas, l’ altruiste

Il aimait chanter ; son répertoire était très riche allant du chant liturgique orthodoxe jusqu’à Georges Brassens en passant par Feyrouz et Oum Kalsoum. Passer un laps de temps avec lui ; c’était rire des histoires drôles qu’il inventait ; c’était aussi des discussions sociologiques et philosophiques et quelquefois mathématiques. Un jour, il m’invita à passer une journée en sa compagnie. Il pilotait sa traction avant vers la montagne quand nous vîmes un homme blessé à la tête, saignant abondamment. Il avait été atteint par un jet de pierre. Les voitures qui passaient ne s’arrêtaient pas. Fouad s’arrêta au niveau du blessé et lui proposa de le conduire à l’hôpital. À l’Hôtel-Dieu, après avoir confié le blessé aux médecins, le gendarme en faction nous interdit de repartir car il fallait ouvrir une enquête immédiate et le blessé avait perdu connaissance. Après quelques heures d’attente, nous étions finalement libres. Mais Fouad nous donna un nouveau travail : aller trouver la famille pour l’informer que l’un des leurs avait été blessé, qu’il était à l’hôpital, qu’il allait bien. Dernière étape, il fallait nettoyer l’intérieur de la voiture, taché de sang. À huit heures du soir, l’aventure était terminée. Fouad Kaïssar Debbas m’a dit son bonheur car le blessé allait recouvrer la santé. Youssef ABOU NADER Promotion 58 École centrale de Paris