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Actualités - CHRONOLOGIES

LIBAN-ISRAEL - Trois soldats syriens blessés dans la Békaa - Échange de très sérieuses mises en garde

Vendredi : «La Syrie assumera les conséquences de l’attaque», avait averti Tel-Aviv. Samedi : Le Liban et la Syrie ont mis en garde, dans un communiqué conjoint, Israël contre «toute nouvelle agression». Dimanche (hier) : Israël a appliqué pour la deuxième fois la nouvelle règle qu’il avait instaurée le 15 avril dernier, en bombardant un radar syrien dans la région de Dahr el-Beïdar. Le ministre israélien de la Défense, Benyamin Ben Eliezer, avait prévenu à l’époque que toute riposte de l’État hébreu, en réponse aux opérations du Hezbollah dans les fermes de Chebaa, serait dirigée contre des objectifs syriens. Au Liban, bien entendu. Hier dimanche, c’est-à-dire moins de 48 heures après – justement – que les tirs du parti intégriste eurent rallumé le brûlot des fermes de Chebaa, deux avions de la chasse israélienne ont tiré chacun, vers 12h10, un missile sur une station radar de l’armée syrienne, située dans la Békaa à Sareen, près de la localité de Rayak plus précisément. Blessant trois militaires syriens, ainsi qu’un conscrit de l’armée libanaise qui se trouvait à un barrage libanais jouxtant le radar. Ce qu’il ne faut pas oublier : l’opération, vendredi dernier, du Hezbollah, est intervenue alors que l’Onu venait d’arracher à l’État hébreu l’arrêt des survols israéliens en profondeur au Liban, notamment au-dessus des grandes villes. Le représentant personnel de Kofi Annan, Staffan de Mistura, l’avait même annoncé personnellement, à l’issue d’un entretien avec le chef de l’État. L’immédiateté de la riposte du Hezbollah La vice-ministre israélienne de la Défense Dalia Rabin Philosof a confirmé que l’aviation de son pays avait bien effectué hier une attaque aérienne au Liban. «J’ai été mise au courant de ce raid lors de la réunion du gouvernement et du cabinet de sécurité. Nous ne pouvons pas laisser passer l’attaque du Hezbollah sans réagir, car il s’agissait d’un ballon d’essai pour savoir si nous encaissions sans répliquer», a-t-elle déclaré. Quant au ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Pérès, il a réaffirmé que «tant que la Syrie maintiendra des forces importantes au Liban, elle portera la responsabilité de ce qui s’y passe, d’autant plus qu’elle exerce une grande influence sur le Hezbollah». Et selon la radio publique à Tel-Aviv, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a interrompu hier le Conseil des ministres hebdomadaire pour convoquer le cabinet de sécurité qui a pris la décision de lancer le raid de représailles contre le radar syrien dans la Békaa. L’agence officielle syrienne Sana a qualifié ce dernier de «violation flagrante du territoire libanais», mettant l’accent sur «la détermination» du Hezbollah à riposter à l’attaque aérienne. «La Résistance libanaise a riposté à cette nouvelle agression et cette violation flagrante de l’espace et du territoire libanais en bombardant des positions israéliennes dans le secteur libanais occupé des fermes de Chebaa», a indiqué l’agence. Il n’empêche, si le raid israélien pouvait être un tant soit peu prévisible – deux soldats israéliens avaient été blessés vendredi dernier –, c’est la riposte du Hezbollah qui a créé la surprise. Par son immédiateté. Comme si elle avait déjà été programmée. Ainsi, très peu de temps après l’attaque israélienne, le parti intégriste a pilonné à coups de mortier et de roquettes quatre positions israéliennes. Dont une station de radar. «Plus de trente obus et roquettes sont tombés en moins de trois minutes. Et le Hezbollah n’a jamais bombardé aussi intensément les fermes depuis le début de ses actions militaires dans ce secteur, le 7 octobre dernier», a affirmé un officier de l’armée interrogé par l’AFP. Il faisait référence à l’enlèvement, il y a plus de huit mois, des trois soldats israéliens par le parti de Dieu. Dont le secrétaire général, Hassan Nasrallah, qui tenait un meeting dans la Békaa au moment du raid, a menacé Israël d’une riposte «appropriée». Ajoutant que l’État hébreu «joue avec le feu et nous ne resterons pas les bras croisés». Nouvelle riposte israélienne Ces tirs du Hezbollah ont été confirmés par une source officielle israélienne. Celle-ci a accusé la Syrie «de continuer à encourager le terrorisme contre Israël. Israël ne tolérera pas la poursuite des attaques du Hezbollah, qui agit sous le patronage de la Syrie, et utilisera tous les moyens dont il dispose pour assurer la sécurité de ses habitants à la frontière nord», a ajouté cette source. Il ne semble pas qu’il y ait eu de victimes. «Les artilleurs du Hezbollah ont tiré une quarantaine d’obus et de roquettes qui ont atteint la station radar d’où se dégagent des colonnes de fumée noire», a précisé l’officier de l’armée interrogé par l’AFP. En fait, le Hezbollah a tiré, en moins de 30 minutes, plus de 80 projectiles. Dont la moitié sur les trois positions israéliennes. L’artillerie et les chars de l’État hébreu ont rapidement riposté en lançant quelque 70 obus sur le périmètre de Chebaa et de Kfarchouba. Le Hezbollah a qualifié ses tirs de «riposte» contre la «lâche agression» de l’aviation israélienne. «Notre riposte s’est concentrée sur la station radar suréquipée. Des flammes se dégagent de cette station qui a été touchée de plein fouet», affirme un communiqué du parti intégriste. Mettant en garde «l’ennemi israélien contre la poursuite de ses agressions», et soulignant sa volonté de «défendre la dignité du peuple et de la nation coûte que coûte». Quant à l’armée israélienne, en complément de sa riposte sur Chebaa et Kfarchouba, elle a repris ses survols des grandes villes. Des chasseurs-bombardiers ont ainsi franchi hier vers 15h le mur du son au-dessus de Saïda et de Beyrouth, puis ont survolé Tripoli. Il est ainsi évident, à l’aune de ces développements dominicaux, que la tension est montée de plusieurs crans entre le Liban et Israël, qui ont échangé de très sérieuses mises en garde après le bombardement mutuel de stations radar. Et hier soir, ni Beyrouth ni Tel-Aviv ne semblaient vouloir faire machine arrière, prenant de nouveau les grandes capitales et l’opinion publique à témoin, comme aux moments les plus tendus où Israël se trouvait au Liban-Sud.
Vendredi : «La Syrie assumera les conséquences de l’attaque», avait averti Tel-Aviv. Samedi : Le Liban et la Syrie ont mis en garde, dans un communiqué conjoint, Israël contre «toute nouvelle agression». Dimanche (hier) : Israël a appliqué pour la deuxième fois la nouvelle règle qu’il avait instaurée le 15 avril dernier, en bombardant un radar syrien dans la région de...