Médias - Reportage sur la culture du cannabis - Agression contre une équipe de CNN dans le Hermel

Une équipe de la chaîne d’information en continu américaine CNN en reportage dans la région du Hermel sur la reprise des plantations de cannabis a essuyé hier les tirs d’intimidation d’individus qui ont confisqué ses caméras. Le correspondant (britannique) de la CNN, Brent Sadler, en poste à Beyrouth depuis quatre ans, a indiqué à ce propos à l’AFP que «des coups de feu d’avertissement ont été tirés alors que nous venions de filmer des vallées à 20 km au nord de Hermel où du cannabis est planté sur des milliers d’hectares». L’équipe de la CNN – outre M. Sadler, son cameraman allemand Christian Streib, ainsi que le chauffeur et le producteur libanais, Mme Nada Husseini –, qui était en compagnie du propriétaire d’un champ de cannabis et d’un ingénieur agronome, est ensuite tombée dans une «embuscade». «Quelques minutes plus tard, une dizaine d’hommes en armes à bord de deux voitures équipées de fusils d’assaut, de pistolets et, à ce que j’ai vu, d’un fusil à lunette, nous ont tendu une embuscade sur une route de montagne isolée», a-t-il ajouté. «Ils nous ont forcés à descendre de voiture, tirant des dizaines de coups de feu dans tous les sens», a-t-il poursuivi. Le correspondant de la CNN a expliqué qu’après avoir fait main basse sur tous les effets et documents personnels ainsi que sur les équipements de tournage, les assaillants ont rendu ensuite les affaires personnelles mais ont gardé les deux caméras. Selon les estimations des services de sécurité recueillies par l’AFP dans un reportage récent, le cannabis a été de nouveau cultivé cette année au Liban sur 35 000 hectares, voire 50 000 hectares, soit un dixième de la surface d’avant son élimination en 1993. Dans des régions reculées, certains plantent le pavot, dont on extrait l’opium, mais la superficie ne dépasse pas 1 500 hectares, selon des témoins. Selon M. Sadler, le cannabis sur pied au Liban, qui sera récolté en septembre, a une valeur approximative de 135 millions de dollars pour les producteurs et trafiquants libanais, mais sera revendu au final pour quelque deux milliards de dollars sur les marchés occidentaux.