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Actualités - REPORTAGES

Les jeunes et le confessionnalisme - politique

Le Liban s’est retrouvé en 1975 impliqué dans une guerre civile qui a pris un caractère confessionnel, et l’impact de cette guerre ancrée dans l’esprit des Libanais reste jusqu’à présent visible sur les plans économique, politique et social. Nous avons analysé l’influence de cette guerre sur la jeunesse libanaise. L’identité communautaire d’un jeune Libanais lui colle à la peau. En effet, comme la classe politique libanaise tire son pouvoir des appareils communautaires qui, à leur tour, sont influents grâce à leur puissance économique et aux soutiens externes dont il leur arrive de bénéficier, le citoyen se tourne vers ces instances afin de se protéger. Fonctionnant en sourdine en période de calme, ces milieux s’évertuent, en revanche, en temps de crise, à instaurer un climat rigide et extrémiste afin de neutraliser toute possibilité d’émergence d’une idéologie nationale susceptible de restaurer l’unité. Cela apparaît bien à travers les réactions qu’a suscitées le communiqué de Bkerké, l’été dernier. Le discours tenu n’avait pourtant rien de confessionnel dans la mesure où il soulevait le problème que cause la présence syrienne à tous les Libanais, sans distinction aucune. En revanche, les réactions à ce communiqué ont souvent revêtu un caractère confessionnel. Notre groupe a réalisé des statistiques auprès de jeunes Libanais universitaires à l’USJ, à l’AUB et à l’Université libanaise sur un échantillon de 130 personnes. Nous avons remarqué que les jeunes musulmans attribuent à leurs partis politiques une fonction militaire, politique et sociale tandis que chez les jeunes chrétiens, c’est la communauté religieuse qui assume ces fonctions. Ainsi, l’État est remplacé d’une part par les partis politiques et d’autre part par la communauté religieuse. Par ailleurs, une partie de ces jeunes demeure attachée à la religion et au système politique confessionnel. En effet, 42 % de chrétiens et 29,5 % de musulmans sont contre l’adoption d’un système laïc. À leurs yeux, l’identité de l’État est liée à la religion. Cependant, il existe une tranche qui revendique des réformes politiques : 35,5 % de jeunes chrétiens et 29,5 % de jeunes musulmans sont pour un État laïc. Du fait de l’instabilité actuelle, nous retrouvons parmi les jeunes une tranche de 6,5 % de chrétiens et de 20,5 % de musulmans qui considèrent qu’un État laïc est acceptable à une date ultérieure. Notons enfin que 20 personnes ont refusé de donner un caractère confessionnel à leur identité, considérant que le seul fait de se déterminer en tant que chrétiens ou musulmans encourage les disparités et le confessionnalisme. En conclusion, il nous semble nécessaire de faire un travail de mémoire concernant cette guerre civile afin d’éclairer les esprits des jeunes Libanais. C’est en rendant compte des erreurs commises dans le passé qu’il devient possible de les éviter à l’avenir. Youmna MAKHLOUF Tina COMATI
Le Liban s’est retrouvé en 1975 impliqué dans une guerre civile qui a pris un caractère confessionnel, et l’impact de cette guerre ancrée dans l’esprit des Libanais reste jusqu’à présent visible sur les plans économique, politique et social. Nous avons analysé l’influence de cette guerre sur la jeunesse libanaise. L’identité communautaire d’un jeune Libanais lui...