Khaddam chez Karamé

Le vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam a quitté hier matin l’hôpital Nini de Tripoli où il avait été admis dimanche à la suite d’un malaise. M. Khaddam a quitté l’établissement accompagné de son épouse et des membres de sa famille, pour se rendre au domicile de l’ancien Premier ministre Omar Karamé qui l’a accueilli en présence de son frère Maan Karamé. Au domicile de M. Karamé où il devait bientôt être rejoint par les députés Émile É. Lahoud et Mikhaïl Daher, l’entretien a porté sur la situation, sur le double plan local et régional. Répondant aux questions des journalistes à l’issue de la réunion, M. Khaddam a constaté l’«absence de tout processus de paix» dans la région et affirmé qu’«Israël, à travers les événements qui se déroulent en Palestine, cherche à saborder les négociations de paix et refuse d’appliquer les résolutions des Nations unies». Il a ajouté que «la paix, en elle-même, n’est pas un but. Le but est la libération des territoires arabes occupés, la restitution des droits du peuple palestinien et la stabilité dans la région». Sur la possibilité d’une escalade militaire au Golan, M. Khaddam a affirmé que «la Syrie ripostera avec force en cas d’agression israélienne». Toujours en réponse aux questions des journalistes, il a assuré que «personne, au Liban, ne chercherait à nuire à la Syrie», ajoutant toutefois qu’«Israël et plusieurs autres parties internationales qui n’ont pas intérêt à voir la paix et la stabilité régner dans la région» pourraient se servir du Liban comme base pour leurs activités antisyriennes. M. Khaddam, 69 ans, avait été victime d’un évanouissement lors du discours qu’il prononçait dimanche durant un meeting réunissant plusieurs dizaines de milliers de personnes à Tripoli à la mémoire de l’ancien Premier ministre libanais Rachid Karamé, tué le 1er juin 1987 dans l’explosion criminelle de l’hélicoptère qui le transportait.