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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Syrie - Le numéro deux syrien devrait quitter aujourd’hui l’hôpital Nini - Khaddam perd connaissance durant le meeting - en mémoire de Rachid Karamé

Le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam a perdu connaissance hier matin à Tripoli alors qu’il prononçait un discours, au nom du président syrien Bachar el-Assad, au cours du meeting organisé dans la capitale du Liban-Nord pour la commémoration de l’assassinat de Rachid Karamé. Premier à prendre la parole, M. Khaddam, les traits tirés et visiblement affaibli, a été atteint d’un malaise subit et s’est effondré devant l’assistance qui a été frappée de stupeur. Sentant qu’il allait perdre connaissance, le numéro deux syrien a eu du mal à prononcer ces quelques mots, après avoir marqué une longue pause et essuyé sa sueur : «Je m’excuse de ne pas pouvoir continuer mon discours»… Il s’est alors effondré sur la tribune, la tête plongeant sur les microphones des télévisions placés devant lui. M. Khaddam a été transporté en catastrophe, dans un état inconscient, à l’hôpital Nini de Tripoli. Un climat de stupeur a régné dans la salle pendant que l’ancien Premier ministre Omar Karamé montait à la tribune pour annoncer la suspension du meeting, souhaitant un prompt rétablissement à M. Khaddam. Le vice-président syrien a été admis aux soins intensifs de l’hôpital Nini où les premiers soins d’urgence et les examens médicaux requis lui ont été administrés. Le ministre du Tourisme, Karam Karam (médecin gynécologue à l’hôpital américain de Beyrouth) devait annoncer dans l’après-midi que M. Khaddam souffrait d’une indigestion, que son état cardiaque était satisfaisant et qu’il avait repris connaissance. Une source responsable de l’hôpital Nini a indiqué en soirée que l’état de santé de M. Khaddam était stable. Le vice-président syrien devait passer la nuit d’hier aux soins intensifs. Il devrait quitter aujourd’hui l’hôpital pour regagner son domicile en Syrie. Les nombreuses personnalités présentes au meeting de Tripoli se sont rendues, pour la plupart, à l’hôpital Nini, pour s’enquérir de l’état de santé de M. Khaddam. Le président Émile Lahoud ainsi que le chef de l’État syrien, Bachar el-Assad, sont entrés en contact avec l’hôpital tandis que le chef du Législatif, Nabih Berry, et le Premier ministre Rafic Hariri se rendaient précipitamment à Tripoli pour suivre l’évolution de l’état de santé du numéro deux syrien. M. Hariri a débarqué à l’hôpital, au volant de sa voiture, en compagnie de quatre médecins, dont au moins un cardiologue. Le Dr Samir Salam, qui faisait partie de l’équipe médicale accompagnant le Premier ministre, devait lui-même ausculter le numéro deux syrien. Peu avant le meeting organisé à la foire de Tripoli, M. Khaddam s’était rendu à la résidence du vice-premier ministre Issam Farès, à Bayno, dans le Akkar. La rencontre a eu lieu en présence, notamment, du chef des services de renseignements syriens au Liban, le brigadier Ghazi Kanaan, du ministre de la Défense, Khalil Hraoui, des deux députés Assem Kanso et Assaad Herdane, ainsi que de M. Jihad Khaddam, fils du numéro deux syrien. M. Farès devait offrir à cette occasion un petit déjeuner en l’honneur de ses hôtes syriens. Le discours inachevé Après une tournée dans la localité de Bayno, MM. Farès et Khaddam ainsi que les autres personnalités présentes se sont rendus à la foire de Tripoli pour participer au meeting en mémoire de Rachid Karamé, qui s’est ouvert en présence d’une foule de personnalités politiques. Ce meeting a été marqué, entre autres, par la réconciliation entre M. Karamé et le ministre Sleiman Frangié. Les relations entre les deux hommes s’étaient sensiblement détériorées et avaient été rompues lors des dernières élections législatives. Premier orateur à prendre la parole, M. Khaddam a d’abord souligné que le retrait israélien du Liban-Sud a constitué «une victoire aussi bien pour les Libanais que pour le monde entier». Après avoir rendu hommage à l’action de la résistance contre Israël, le vice-président syrien a évoqué le rôle de Rachid Karamé dans la lutte menée contre l’accord du 17 mai, conclu en 1983 entre l’État libanais et Israël. «L’accord du 17 mai, a notamment souligné M. Khaddam, a failli donner une légitimité au projet sioniste. Il a failli démembrer le Liban et porter un coup fatal à la démocratie. Rachid Karamé a joué un rôle de premier plan dans le sabotage de ce type d’accords dont le seul mérite pour Israël est d’humilier les Arabes». Pour M. Khaddam, le leader défunt estimait que «le conflit destructeur et stérile risquait de faire perdre aux Libanais leur patrie stable». «Son objectif, a ajouté le numéro deux syrien, était d’arrêter la guerre et de réaliser l’entente nationale par le biais d’un dialogue entre les fractions libanaises en vue de rétablir la sécurité, la stabilité et la paix. C’était un homme de dialogue et de modération. Il était conscient du danger de l’extrémisme. Aux combats, il opposait le dialogue. Il refusait par principe qu’il y ait un vainqueur et un vaincu». «La victoire d’une partie quelconque dans les conflits internes signifie que l’unité nationale risque d’être ébranlée, a déclaré M. Khaddam. Rachid Karamé s’opposait ainsi au fanatisme car il avait peur pour son pays. Il était un arabisant convaincu et avait la Syrie dans son cœur. Il a hérité de son père, le regretté Abdel Hamid Karamé, les principes nationaux et patriotiques ainsi que sa modération (…). Parler du passé, ne signifie nullement rouvrir les dossiers du passé. Le but est plutôt de tirer les leçons du passé et de consolider le présent pour édifier l’avenir». Et M. Khaddam de poursuivre : «J’invite les frères du Liban à préserver leur unité nationale qui est votre rempart et votre voie vers le salut. Luttez pour vous débarrasser des séquelles du passé. La religion et la communauté ne devraient en aucun cas être l’instrument exploité par les arrivistes et les opportunistes afin de défendre leurs intérêts et obtenir des acquis. Aucune religion n’appelle au fanatisme. Suivez donc la voie de la foi en Dieu, de l’amour de la patrie. Écartez-vous du chemin du fanatisme car ce dernier fait perdre la raison, rend aveugle et aboutit à l’effondrement. Votre ennemi est le seul à profiter de vos dissensions et de vos conflits. N’offrez donc pas à l’ennemi un cadeau, au détriment de l’unité de votre pays». Après avoir prononcé cette dernière phrase, M. Khaddam a interrompu son discours. Il a paru livide et mal à l’aise. Après avoir tiré un mouchoir de sa poche, il a essuyé son front avant de s’effondrer sur la tribune, après s’être excusé de ne pouvoir poursuivre son allocution. Tard en soirée, l’Ani a rendu publique la partie du discours que M. Khaddam n’a pas pu achever. Le numéro deux syrien appelait, dans cette partie, les Libanais à faire preuve d’unité et de solidarité, soulignant que «le Liban a besoin de tous ses fils». «Le dialogue devrait être votre option car les dissensions ne peuvent aboutir qu’à un surcroît de tension», précise le texte du discours de M. Khaddam.
Le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam a perdu connaissance hier matin à Tripoli alors qu’il prononçait un discours, au nom du président syrien Bachar el-Assad, au cours du meeting organisé dans la capitale du Liban-Nord pour la commémoration de l’assassinat de Rachid Karamé. Premier à prendre la parole, M. Khaddam, les traits tirés et visiblement affaibli, a été...