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Actualités - CHRONOLOGIES

Pour arrêter de fumer, changer - les habitudes

Rares sont les fumeurs qui, du moins une fois dans leur vie, n’ont pas tenté de se défaire de la cigarette, le plus souvent sans succès. Rima Khalil assiste les personnes qui désirent arrêter de fumer à l’hôpital Trad. Diplômée en promotion de santé et ayant exercé dans ce domaine en Australie, elle nous explique la teneur de son rôle auprès des fumeurs en difficulté. «Il existe une méthode de thérapie de groupe, attrayante en raison de l’encouragement mutuel entre les fumeurs, raconte-t-elle. Mais cette méthode ne manque pas de difficultés : elle n’est pas toujours assez ciblée car l’assistant ne peut consacrer une attention soutenue à un même individu. D’autre part, certaines personnes hésitent à faire part de leurs émotions devant les autres». Voilà pourquoi Mme Khalil se consacre principalement aux thérapies individuelles. «J’accompagne le fumeur, en essayant surtout de trouver des substituts à son accoutumance (l’habitude de tenir la cigarette en main par exemple, ou de fumer avec le café), tout en le délivrant de la nicotine par différents moyens, poursuit-elle. Je personnalise la solution selon le patient. C’est très motivant pour moi parce que j’apprends un peu plus avec chaque fumeur». En six ans de travail, Mme Khalil a eu une cinquantaine de patients dont une vingtaine a réussi à arrêter la cigarette. C’était compter sans l’arrivée sur le marché libanais d’un médicament américain, conçu à la base comme antidépresseur, mais qui a surtout prouvé sa capacité à limiter la dépendance au tabac. Cependant, les médicaments sont employés toujours en dernier recours, c’est sur le contrôle de soi qu’il faudrait surtout tabler, selon elle. Quel est le profil du fumeur qui a recours à ses services ? «Ce sont généralement des personnes qui ont souffert dans leur santé, ou qui ont tenté d’arrêter de fumer sans succès, ou des asthmatiques ou des individus ayant fait face à des problèmes familiaux dus à la cigarette, précise Mme Khalil. Cependant, pour le succès de l’entreprise, il est très important qu’ils ne s’exposent pas à la fumée les premiers temps. La patience est aussi un facteur essentiel de réussite». Parfois, les patients de Mme Khalil négligent les instructions ou ont peur de grossir. «Je leur donne alors des alternatives dans leur mode de nourriture, dit-elle. Je traite au cas par cas, selon les habitudes de chacun et la quantité de tabac qu’il est habitué à fumer par jour. Si cette quantité est importante, il est indispensable de la réduire graduellement. Par ailleurs, l’alcool est interdit : il produit un effet qui, par sa ressemblance avec la nicotine, compromet les chances de résistance de l’individu à une éventuelle reprise». Selon elle, «les fumeurs sont touchés par la qualité de l’accompagnement et n’hésitent pas à me téléphoner la nuit pour des conseils ou en cas de mal-être». N’est-ce pas envahissant ? «Non, je considère que c’est mon rôle dans la vie, répond-elle. En touchant une personne, nous pouvons atteindre tout son entourage par la même occasion». D’autre part, cette spécialiste considère qu’une exposition précoce au tabagisme peut décider de la dépendance future d’une personne. «Nos enfants ne sont en aucun cas protégés, remarque-t-elle. D’une part, la fumée les gêne, et elle risque d’avoir une incidence sur le fœtus ou le nouveau-né. D’autre part, les enfants sont sujets à toutes sortes d’infections et de grippes. Enfin, c’est tout le mécanisme de la dépendance qui peut être déclenché très tôt. En effet, les cellules nerveuses de certains individus sont prédisposées, par hérédité, à utiliser la nicotine comme neurotransmetteur. Dans ce cas, l’enfant reconnaît très tôt une affinité pour cette substance. À la première occasion, ses cellules commenceront à s’adapter à cette affinité naturelle ressentie envers la nicotine. En d’autres termes, plus l’enfant vit dans un univers protégé, moins l’adolescent ressentira la tentation de succomber à la nicotine».
Rares sont les fumeurs qui, du moins une fois dans leur vie, n’ont pas tenté de se défaire de la cigarette, le plus souvent sans succès. Rima Khalil assiste les personnes qui désirent arrêter de fumer à l’hôpital Trad. Diplômée en promotion de santé et ayant exercé dans ce domaine en Australie, elle nous explique la teneur de son rôle auprès des fumeurs en difficulté....