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Actualités - CHRONOLOGIES

Israël doit se plier aux exigences de la paix

Au cours du dîner offert hier soir en son honneur au palais de l’Élysée, le président Émile Lahoud a dénoncé «la politique extrémiste et agressive du gouvernement israélien». Il a invité à ce propos la communauté internationale à rappeler à Israël «ses obligations et les exigences de la paix». Le chef de l’État a, en outre, évoqué longuement l’engagement de la France aux côtés du Liban depuis la fin des années 60 (les intertitres sont de la rédaction) : «Monsieur le président, Cette deuxième visite d’État d’un président de la République libanaise en France depuis l’indépendance est un événement heureux, qui confirme notre marche commune vers un partenariat basé sur l’amitié, la confiance réciproque et la recherche complémentaire du mieux-être. Au-delà de notre volonté politique commune, cette rencontre au sommet correspond à une aspiration profonde de nos peuples et répond à leur attente. Elle reflète, Monsieur le président, l’excellence des relations d’amitié et de la solidarité qui unissent depuis toujours le Liban à la France, de même que votre engagement personnel et votre souci permanent d’être à l’écoute du Liban et de contribuer sans cesse à sa stabilité, à son développement et à l’affermissement de son rôle spécifique en Orient et sur la scène internationale. Votre appui pour le Liban n’a pas été uniquement déclaratoire, quelque remarquables et courageuses que furent vos diverses prises de position à l’égard du Liban. Mais il s’est toujours traduit par des actes. Les mesures de rétorsion prises par la France suite à l’attaque menée par les forces israéliennes contre l’Aéroport international de Beyrouth en décembre 1968 ; votre participation active à la création de la Finul le 19 mars 1978 ; votre intervention pour arrêter l’agression israélienne contre le Liban qui a culminé par le massacre de Qana le 18 avril 1996, quelques jours après votre visite historique à Beyrouth ; de même que votre action ardente pour aider le Liban à relever les défis économiques et financiers qui l’affrontent..., sont autant de manifestations concrètes qui expriment le degré de votre amitié et de votre solidarité agissante envers le pays du Cèdre, et qui méritent solennellement notre appréciation et notre reconnaissance. Cette visite, Monsieur le président, revêt une importance toute particulière, en ce qu’elle se déroule à un moment crucial de notre histoire, alors que la politique extrémiste et agressive du gouvernement israélien semble remettre en cause l’ensemble du processus de paix au Moyen-Orient. Au cours des derniers mois, cette politique s’est traduite par une répression brutale et systématique du peuple palestinien et l’aggravation des menaces et des agressions israéliennes contre le Liban et la Syrie. Le gouvernement israélien semble ainsi clairement vouloir se dégager de ses obligations internationales, en rejetant toute initiative et toute dynamique de paix, au profit d’une politique centrée exclusivement sur la logique de la force et sur une perception étroite de la sécurité, ce qui nécessitera, par voie de conséquence, une révision des stratégies et des méthodes de la part de tous ceux qui ont à cœur de faire prévaloir le droit et d’arriver à une paix juste, globale et durable au Moyen-Orient. Nous pensons, à cet effet, qu’une position claire et courageuse de la communauté internationale, rappelant à Israël ses obligations et les exigences de la paix, conformément aux principes agréés à la conférence de Madrid, est susceptible de forcer Israël à réviser ses choix et se réengager peut être sur la voie des négociations. L’Union européenne, sous l’impulsion de la France, qui bénéficie du crédit de son prestige et de son approche rationnelle, devrait pouvoir jouer un rôle plus actif dans ce domaine, d’autant plus que nous pensons qu’elle possède la faculté de se doter des moyens de sa politique. Le Liban qui a assumé sa part de responsabilité, en réussissant à libérer la plus grande partie de son territoire, il y a un an déjà, est conscient de l’interdépendance des différentes composantes du problème du Proche-Orient et de leur impact sur sa stabilité et sa prospérité. Il en va donc de son intérêt national, parallèlement à son devoir de solidarité arabe, d’intégrer dans sa réflexion stratégique et dans sa politique générale les leçons du passé, les exigences du temps présent et les contraintes de la situation régionale. Il serait illusoire de penser à cet effet que la solution réside dans des actes ponctuels ou des arrangements partiels. Seule une approche globale et une solution globale du problème du Proche-Orient sont susceptibles de conduire à une paix véritable, seule garante de la sécurité et du mieux-être des peuples. Or comment imaginer une paix juste, stable et durable dans la région, sans régler au préalable, conformément au droit et à la légaltié internationale, l’ensemble du contentieux qui l’a rendue jusque-là inatteignable ? Cette paix que nous appelons de nos vœux doit passer à notre sens par la réalisation des objectifs suivants : le retrait d’Israël des territoires libanais qu’il continue d’occuper, y compris des hameaux de Chebaa, l’élimination des dizaines de milliers de mines laissées sur le terrain par l’occupation israélienne, et qui continuent à semer la mort et la souffrance au sein de la population civile au Liban-Sud, la libération des prisonniers libanais toujours illégalement détenus en otages dans les prisons israéliennes, le règlement juste et équitable du problème des réfugiés palestiniens, confirmant leur droit au retour et le refus de leur implantation permanente au Liban, le retrait total des forces israéliennes du Golan occupé, jusqu’aux frontières du 4 juin 1967, et la satisfaction des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris la création de leur État indépendant sur leur propre territoire. Le Liban est rassuré, à cet effet, du fait que la France a toujours appelé à un règlement global du problème du Proche-Orient, qu’elle ne cesse d’attirer l’attention sur la nécessité de régler le problème des réfugiés palestiniens au Liban d’une manière juste et équitable qui tiendrait compte de nos intérêts vitaux, et qu’elle a été le premier pays à clamer haut et fort qu’elle n’acceptera aucun règlement du problème du Proche-Orient qui serait au détriment du Liban. Nous vous remercions pour cet engagement, Monsieur le président, et vous reconfirmons l’importance toute particulière que nous attachons à la solution d’ensemble du conflit israélo-arabe et l’affirmation du droit au retour des réfugiés palestiniens excluant toute idée de leur implantation au Liban. «Monsieur le président, Conformément à notre souhait, et grâce à votre appui déterminant, le IXe sommet des chefs d’État et de gouvernement ayant le français en partage se tiendra à Beyrouth du 26 au 28 octobre 2001, sous le signe du “dialogue des cultures”. J’espère que cet événement majeur, auquel le Liban attache une importance toute particulière, sera couronné de succès et permettra de mieux servir les objectifs que nous nous sommes librement assignés, dans le respect de nos valeurs communes et de nos intérêts mutuels. Ce sommet sera suivi par un autre, celui des souverains et chefs d’État arabes qui se tiendra à Beyrouth en mars 2002, confirmant le retour du Liban sur la scène internationale et sa position privilégiée comme une terre de rencontre, de dialogue et d’échanges. «Monsieur le président, Les relations franco - libanaises ne relèvent pas uniquement de l’histoire. Elles s’inscrivent dans la continuité et correspondent à un projet d’avenir. Le Liban qui est un pays d’ouverture, de communication et de liberté a toujours été à l’avant-garde du progrès. Par le dynamisme de sa jeunesse, la qualité de son système éducatif au double plan scolaire et universitaire, le savoir-faire de ses entrepreneurs et la vitalité de sa société civile, il se place dans une dynamique de modernité et de progrès. Il espère pouvoir parcourir ce chemin, avec l’aide des pays amis, au premier rang desquels la France. C’est aussi dans ce cadre et dans cet esprit qu’il espère conclure, dans les mois qui viennent, les négociations devant aboutir à la signature d’un accord de partenariat avec l’Union européenne, ouvrant la voie à un développement exceptionnel de nos relations et à l’épanouissement des talents de notre peuple dans le vaste espace de nos ensembles respectifs. Monsieur le président, Avant de terminer, je ne peux qu’évoquer, avec une légitime fierté que vous partagez tout spontanément avec nous, l’histoire heureuse de la communauté libanaise en France. Ressortissants libanais ou Français d’origine libanaise, ils ont tous bénéficié du cadre de vie, de liberté, de travail et d’épanouissement qui leur a été offert par ce merveilleux pays d’accueil qu’est la France. Ils se distinguent désormais dans les diverses branches de l’activité humaine, apportant leur contribution à l’édification d’une société juste, fraternelle et moderne. Le Liban a toujours été un pays de convivialité, de démocratie, de liberté et de culture, et il le restera, grâce à la volonté consensuelle de ses fils et à la diligence de ses amis. Nous nous sommes engagés, en ce qui nous concerne, à respecter la liberté d’expression, qui fait la spécificité du Liban; à consolider l’État de droit; et à veiller au bon fonctionnement des institutions, véritable garant de la paix civile et du développement durable».
Au cours du dîner offert hier soir en son honneur au palais de l’Élysée, le président Émile Lahoud a dénoncé «la politique extrémiste et agressive du gouvernement israélien». Il a invité à ce propos la communauté internationale à rappeler à Israël «ses obligations et les exigences de la paix». Le chef de l’État a, en outre, évoqué longuement l’engagement de...