SÉRAIL - Reçu par le Premier ministre, l’ambassadeur US rappelle que son pays fait tout pour la paix - Satterfield : « Toutes les parties devraient œuvrer pour la stabilité »

«J’ai évoqué avec le Premier ministre de nombreux sujets, je lui ai rappelé l’importance que nous accordons au fait que toutes les parties – et je dis bien toutes – doivent œuvrer dans le but de réduire la tension et l’escalade, d’encourager la sécurité et la stabilité. Et nous ne pensons pas que les actuelles appréhensions à propos d’un éventuel éclatement d’une guerre régionale, ou d’un conflit, soient justifiées», a estimé hier David Satterfield. L’ambassadeur américain à Beyrouth avait été reçu au Sérail par le Premier ministre Rafic Hariri, avec lequel il a évoqué, outre les derniers développements en cours sur les scènes locale et régionale, les conclusions du rapport Mitchell. «Et je lui ai transmis à ce sujet une lettre du secrétaire d’État Colin Powell, tout comme je l’avais fait avec le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud», a-t-il précisé. Et les deux hommes se sont ainsi penchés sur le plan américain grâce auquel ils pourraient «essayer de faciliter tant l’application des recommandations du rapport Mitchell que celle de l’initiative égypto-jordanienne». Parce que les É-U sont persuadés, selon David Satterfield rapportant les propos de Colin Powell, que ce rapport et cette initiative sont la base essentielle – une base à propos de laquelle sont d’accord les deux parties – pour mettre un terme à la violence dans la région. «Ce qu’il faut d’abord, c’est créer un climat de confiance entre les deux parties et ensuite, réenclencher le processus de négociations. Cela est important pour nous. Le président Bush et M. Powell ont appelé à l’arrêt de la violence, une violence qui dessert les uns et les autres. Ce sont des drames humains auxquels il faudrait mettre un terme, et nous déploierons à cet effet tous les efforts possibles», a promis David Satterfield. Interrogé pour savoir dans quelle mesure les menaces israéliennes continues contre le Liban et la Syrie contribuaient à l’accalmie, l’ambassadeur US a répété que «toutes les parties devaient faire le maximum, en actes et en paroles, pour participer au renforcement de la stabilité et de la sécurité». « Optimiste » Quant à l’impact de la tension actuelle sur la situation économique au Liban, à l’aune de ces mêmes menaces israéliennes, M. Satterfield a indiqué qu’il était «optimiste». Estimant le Liban capable de jouir d’une économie prospère comme de drainer les investissements, il a fait état des responsabilités qui incombent au gouvernement «qui continue à exécuter son plan de réforme», ainsi que des étapes que pourraient franchir la communauté internationale et les institutions financières internationales afin de soutenir le gouvernement dans l’application de son programme. «Nous œuvrons tous en ce sens, a-t-il affirmé, et il est évident que les conditions de réussite de tout cela seraient beaucoup plus optimales dans un contexte régional stable et sûr. Et c’est ce que nous espérons», a conclu David Satterfield. Parmi les autres visiteurs du Sérail, citons les ministres de la Défense et de l’Intérieur, Khalil Hraoui et Élias Murr, avec lesquels le Premier ministre a évoqué la situation de leurs ministères respectifs. Et avec les ministres d’État Pierre Hélou et Béchara Merhej, Rafic Hariri a évoqué la situation actuelle. Tout comme avec les députés Mohsen Dalloul, Wajih Baarini et Misbah Ahdab. Avec le premier, il a parlé des indemnités à verser aux planteurs de betteraves, ainsi que du prochain examen du budget place de l’Étoile, tandis qu’avec le second, il a passé en revue la situation au Akkar. Enfin, avec le député de Tripoli, le chef du gouvernement a évoqué les revendications – développement et services – des Nordistes. Toujours concernant le Liban-Nord, Rafic Hariri a reçu les membres du comité national dédié à la mémoire de Rachid Karamé, qui ont invité leur interlocuteur à assister à la cérémonie commémorant le 14e anniversaire de la mort de l’ancien Premier ministre. Il s’est également entretenu, entre autres, avec le président de l’Union des banques arabes Joseph Torbey. D’autre part, le Premier ministre s’est rendu à un déjeuner offert en son honneur à La Marina de Dbayé. Étaient présents les ministres Siniora, Hamadé, Saad, Mrad, Tabbarah, ainsi que plusieurs députés et un grand nombre d’hommes d’affaires arabes et étrangers. Un déjeuner au cours duquel Rafic Hariri a explicité les raisons de son optimisme, déclarant qu’à chaque problème que connaît le Liban, il y a une solution, réaffirmant l’attachement et le respect du Liban à l’égard des résolutions.