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Actualités - OPINIONS

Théorèmes

Octobre 1990 : la guerre du Liban se termine. Officiellement. «Il y a beaucoup plus de déçus de la paix que de victimes de la guerre». C’est la phrase la plus entendue depuis plus de dix ans. 24-25 mai 2001 : Israël se retire du Liban. La divine surprise. Les espoirs les plus fols sont désormais permis. Encouragés. Surtout que, selon la référence ultime, l’Onu, le retrait est total. La désillusion est à la hauteur. Il y a de plus en plus de déçus de la libération. Émile Lahoud et Nabih Berry conviennent, un an après, de la nécessité d’entamer une campagne de développement au Liban-Sud, surtout dans les zones évacuées, pour faire face aux besoins urgents de la population sur les plans économique et pédagogique. Un an après. Et sans évoquer, du moins publiquement, leurs besoins, leur faim de légalité. D’armée. De sécurité. Leur droit, comme leurs concitoyens de tous les autres mohafazats, à être libanais et donc traités en tels –, leur droit de voir leur région revenir dans le giron de l’État, de la nation. Justement... Rafic Hariri et son bureau de presse s’époumonent pour démentir l’information selon laquelle le président syrien aurait assuré au Premier ministre que «le Hezbollah, pour l’instant, ne réactiverait pas le front». «Le sujet du (Hezbollah) n’a été évoqué ni de près ni de loin au cours de l’entretien», ont-ils, inlassablement, répété. Rappelons que cet entretien, qui a eu lieu mardi à Damas, est intervenu après un mois de brouille entre Rafic Hariri et le régime syrien, après qu’al-Mostaqbal eut mancheté, à propos de la dernière opération du Hezbollah contre les fermes de Chebaa, sur «le mauvais timing». Un entretien qui est également intervenu alors qu’Israël ne cesse de menacer de frapper les troupes syriennes au Liban en cas de nouvelles attaques du même Hezbollah. Hussein, Élie, Ali et Jean, des habitants de l’ex-zone occupée, continuent, un an plus tard, à crier leur angoisse, leurs craintes, leur pauvreté. La misère de leur Liban-Sud. Le Liban-Sud. L’une des régions les plus belles du Liban. L’une des régions dont tous les habitants, jusqu’au jour d’aujourd’hui et pour bien longtemps encore, ont beaucoup à apprendre aux Libanais, en matière de coexistence islamo-chrétienne, en matière de patriotisme. Tous. Le Liban-Sud n’est plus qu’une friche. Une caserne pour une milice. Un no man’s land informe et difforme, le lieu des règlements de comptes les plus abjects. Les Sudistes étaient 120 000, ils ne sont plus que 70 000, 70 000 pauvres gens. Qui n’ont rien demandé, et à personne, sauf à celui qu’ils ont tous, chrétiens comme musulmans, attendu, il y a un an, comme un messie : le président de la République, le chef suprême des forces armées. Cette armée justement dont ils continuent encore à rêver. Tellement naïvement. La paix au Liban, la libération du Liban ont fait, font, et feront de plus en plus de déçus. Tant que les décisions du Liban, toutes ses décisions, ne seront pas libanaises. La Ligue maronite appelle l’État à répondre aux besoins des Sudistes La Ligue maronite a invité hier l’État à venir en aide aux habitants de la bande frontalière et à satisfaire leurs «nombreux» besoins. Réunie sous la présidence de M. Hareth Chehab, la Ligue a considéré, dans son communiqué, que «le premier anniversaire de la libération du Liban-Sud constitue une occasion nationale qui reflète clairement la capacité du peuple à défier et à vaincre l’occupant et à enregistrer une victoire qui fait la fierté du Liban et qui consolide sa position aussi bien parmi ses frères (arabes) qu’au sein de la communauté internationale». Après avoir indiqué que «le Liban-Sud n’aurait pas pu être libéré sans la solidarité de l’État, de la Résistance et du peuple et leur ralliement autour d’une politique sage définie et menée par le chef de l’État, et pour laquelle la Résistance a consenti d’énormes sacrifices», la Ligue a estimé que «le peuple continuera de soutenir la lutte engagée dans le but de récupérer chaque parcelle de terrain encore occupée et de libérer le dernier détenu dans les geôles israéliennes». Elle a aussi jugé que «la préservation de la victoire remportée par le Liban dans le sud du pays est une responsabilité nationale. Elle nous commande de renoncer à notre égoïsme et à nos intérêts personnels en faveur de l’intérêt national et de nous dépêcher de soutenir le Liban-Sud et de considérer sa cause comme étant prioritaire». Pour la Ligue maronite, «les obligations du gouvernement envers les habitants de la partie méridionale du pays sont innombrables». «Ces derniers aspirent à une aide sérieuse et souhaitent que le gouvernement s’occupe de leurs nombreux besoins», a ajouté le communiqué.
Octobre 1990 : la guerre du Liban se termine. Officiellement. «Il y a beaucoup plus de déçus de la paix que de victimes de la guerre». C’est la phrase la plus entendue depuis plus de dix ans. 24-25 mai 2001 : Israël se retire du Liban. La divine surprise. Les espoirs les plus fols sont désormais permis. Encouragés. Surtout que, selon la référence ultime, l’Onu, le retrait...