Université libanaise - L’ancien chef de l’État critique le projet de fusion des sections de l’UL - Gemayel : « Cette décision vise à museler le mouvement estudiantin »

L’ancien président de la République Amine Gemayel a exprimé ses craintes que la décision de fusionner les deux sections de l’Université libanaise (UL) à Beyrouth et au Mont-Liban «ne vise à museler le mouvement estudiantin et à s’en venger» et que le slogan de «refonte» nationale invoqué ne soit qu’un prétexte destiné «à fondre ce mouvement dans un moule semblable à ceux utilisés près de chez nous dans le dessein d’exploiter la vigueur des jeunes au service du régime et de ses hommes». Dans un discours prononcé lors de la cérémonie de remise des diplômes à l’école secondaire des sœurs du Rosaire à Kornet el-Hamra, le président Gemayel a félicité les jeunes lauréats, leur rappelant que «votre avenir est celui du Liban et non l’inverse». Le Liban, a déclaré le président Gemayel, «résistera à toutes les tentatives destinées à le mater et en changer la face. La plus dangereuse de toutes ces tentatives réside dans le slogan de refonte nationale, comme si la société libanaise était une matière pouvant être fondue au feu puis coulée dans un moule fait sur mesure. C’est exactement ce qui se passe à l’Université libanaise avec le projet de fusion des deux sections dans des régions bien spécifiques». «Nous craignons que ce projet ne vise qu’à museler le mouvement estudiantin et à s’en venger. Nous craignons tout autant que le slogan de refonte nationale ne soit qu’un prétexte pour fondre ce mouvement dans l’un des moules actuellement à la mode autour de nous pour exploiter la vigueur des jeunes au service du régime et de ses hommes, comme lors du régime stalinien de sinistre mémoire», a ajouté l’ancien chef de l’État. Pour le président Gemayel, le projet de fusion des deux sections «ne vise pas à la réunification de l’Université libanaise pour les raisons suivantes : • L’Université libanaise est déjà unie sous la direction du même recteur. Il ne lui manque que la désignation de doyens. • La réunification proposée ne vise que l’annulation des valeurs sur lesquelles repose le Liban. Si les responsables faisaient preuve de justice, ils rendraient à l’Université son indépendance vis-à-vis de l’autorité politique et des intérêts politiques sectaires et auraient même augmenté le nombre de sections afin qu’elle soit présente dans toutes les régions du pays et assure ainsi un développement universitaire équilibré». «Vous représentez l’espoir du Liban à venir et qui sera à votre image. Vous êtes le sel de la terre, mais si le sel s’affadit, avec quoi salera-t-on ? Nous vous félicitons pour votre succès, mais le Liban a également le droit de parier sur vous et de fonder tous ses espoirs», a conclu le président Gemayel.