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Actualités - ANALYSES

La mission Boutros marque le pas

M. Fouad Boutros, dernièrement éprouvé côté santé, a regagné son domicile pour une période de convalescence après un séjour à l’hôpital de l’Université américaine. Bien entendu, tout le monde lui souhaite prompt rétablissement. Ainsi qu’à sa mission de conciliation, qui marque aujourd’hui le pas. Pour nombre de considérations. Indépendantes de sa volonté. Car tout ce que cet homme discret consent à révéler à ses visiteurs, du reste à mots couverts, c’est que, s’il n’en tient qu’à lui, il reste résolu à poursuivre. Et à se rendre derechef à Damas dans les meilleurs délais, si on lui en offre l’opportunité. À part cela, il s’abstient, en négociateur averti, d’abattre ses cartes et de rien dévoiler de ces contacts multilatéraux qu’il n’a sans doute pas interrompu. Loin des feux de la rampe, l’ancien ministre protège son dossier de toute attaque sournoise comme du bazar des faciles surenchères politiciennes. Ainsi personne ne peut exploiter ou torpiller sa mission sur le plan des tiraillements strictement intérieurs. Et encore moins le manipuler en ce qui concerne les propositions à faire ou à négocier. Cette opacité voulue est un défi pour la curiosité brouillonne des politiciens du cru. Qui tentent à tour de rôle, en l’accablant de visites dites protocolaires, de bombarder le sphinx d’Achrafieh de questions pièges. Où en est-il avec le président Assad ? Que pense-t-il du manifeste de Kornet Chahwane ? De l’écho qu’y apporte le Forum démocratique ? Comment évalue-t-il les rencontres respectives ou successives chez MM. Élias Murr, Farid el-Khazen et Farès Boueiz ? Les visites de MM. Hariri et Joumblatt à Damas vont-elles promouvoir un rapprochement entre la direction syrienne et Bkerké, ou au contraire tendre à priver le patriarche de tout appui à l’Ouest ? Ces champions du harcèlement médiatique se heurtent cependant tous à un no comment poli, souriant, mais ferme. M. Boutros n’afficherait sans doute de position qu’après un très probable nouveau round de concertations avec le président de la République et avec Mgr Sfeir, après le retour du prélat de son périple vaticanais. Il reste qu’à travers les vues générales qu’expose ou que répète l’ancien ministre, dont les principes sont tout de même connus, on peut comprendre qu’à son sens, la dynamisation de la vie politique libanaise, singulièrement à l’Est, n’est pas une mauvaise chose. D’autant que le pouvoir, bien qu’il n’en déclare rien, encourage manifestement ce mouvement de simili-dialogue auquel plusieurs ministres participent. On relève de la sorte qu’après M. Murr, le prochain organisateur de rencontres élargies à domicile pourrait bien être M. Khalil Hraoui. Pour en revenir à la mission Boutros, des professionnels de tous bords estiment qu’elle a déjà connu son point d’orgue. Et qu’elle ne devrait plus rien donner, même si l’ancien ministre rendait de nouveau visite au président Assad. Parce que les Syriens, pour dire les choses familièrement, ont fait savoir à tous que pour le moment ils ont d’autres chats à fouetter, avec Sharon qui les tarabuste tous les jours. Ils ont surtout ajouté qu’en tout cas, ils n’ont en pratique rien à dire à personne, si ce n’est au président de la République libanaise. C’est ce qu’a indiqué le président Assad. Tandis que le général Tlass lançait pour sa part le bouchon bien plus loin en tirant à boulets rouges sur Bkerké. Avec lequel, par ailleurs, le président Lahoud a ouvert un dialogue direct, le patriarche Sfeir devant lui rendre visite, pour un troisième tête-à-tête, après son retour de Rome.
M. Fouad Boutros, dernièrement éprouvé côté santé, a regagné son domicile pour une période de convalescence après un séjour à l’hôpital de l’Université américaine. Bien entendu, tout le monde lui souhaite prompt rétablissement. Ainsi qu’à sa mission de conciliation, qui marque aujourd’hui le pas. Pour nombre de considérations. Indépendantes de sa volonté. Car...