Diplomatie - Roed-Larsen reporte sa visite - Un adjoint d’Annan à Beyrouth pour 48 heures

Le coordinateur spécial de l’Onu pour le processus de paix au Proche-Orient, Terjé Roed-Larsen, a annoncé hier le report de sa visite, prévue le même jour à Beyrouth, en raison de la détérioration de la situation dans les territoires palestiniens. M. Roed-Larsen «n’est malheureusement pas en mesure d’effectuer la visite qu’il devait entamer parallèlement à la tournée du secrétaire général adjoint chargé des opérations de paix, Jean-Marie Guéhenno, en raison de la forte tension et de l’escalade de la violence en Cisjordanie et à Gaza», précise un communiqué publié par le centre d’information des Nations unies à Beyrouth. «Il s’agit uniquement d’un report et M. Roed-Larsen espère venir au Liban dans les deux prochaines semaines», ajoute le communiqué. M. Guéhenno, également chargé de la Conférence internationale sur le déminage, devait arriver tard dans la soirée d’hier au Liban pour une visite de 48 heures. Au cours de son séjour, il doit se rendre dans la zone d’opérations de la Finul et s’entretenir avec les responsables libanais. Selon une source gouvernementale citée par notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane, les dirigeants ne manqueront pas de protester une fois de plus contre la décision de réduire le nombre des Casques bleus au Sud, décision recommandée par le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan et approuvée par le Conseil de sécurité. Devant M. Guéhenno, ils reprocheront à M. Annan d’avoir persisté à élaborer un calendrier pour la diminution des effectifs de la Finul en dépit des mises en garde libanaises contre le danger de la situation régionale. Certes, l’objectif principal de la visite à Beyrouth du secrétaire général adjoint chargé des opérations de paix est de représenter M. Annan à l’occasion du lancement du projet de déminage du Liban-Sud. Mais il doit aussi se rendre dans la région pour s’enquérir des violations de la ligne bleue et de la mission que remplit la Finul. Les trois présidents Émile Lahoud, Nabih Berry et Rafic Hariri ainsi que le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud tiendront tous le même discours à M. Guéhenno : ils l’informeront de leur volonté de réclamer le maintien en l’état des effectifs de la Finul et d’entreprendre à cet effet les contacts nécessaires. Selon la source gouvernementale, les responsables contrediront la thèse de l’Onu selon laquelle le Liban a accepté le tracé de la ligne bleue tel qu’élaboré par le coordinateur spécial des Nations unies Terjé Roed-Larsen, rappelant que les autorités avaient émis des réserves concernant notamment le secteur des fermes de Chebaa. Ils condamneront en outre le communiqué publié jeudi dernier par le Conseil de sécurité, celui-ci ayant décidé de trancher le litige relatif aux fermes de Chebaa en affirmant que cette région était concernée par les résolutions 242 et 338 de l’Onu. Selon les dirigeants libanais, une telle attitude ne peut qu’encourager Israël dans son agression contre le Liban et la Syrie à chaque fois que le Hezbollah entreprendrait une opération de résistance dans le secteur. Notons enfin qu’après Beyrouth, M. Guéhenno doit se rendre mercredi à Damas.