Journée du patrimoine - Le site des premières traces de vie urbaine, à l’âge de bronze - Le «Tell ancien» à l’honneur

Pour la Journée nationale du patrimoine, l’un des sites archéologiques les plus prestigieux, sinon les plus spectaculaires, du Liban, a été inauguré hier, dans le périmètre de la société Solidere. Il s’agit du site du «Tell ancien», ou «Tell phénicien», où les premières traces de vie urbaine, remontant à l’âge de bronze (2000 ans av. J-C), ont été découvertes. Certes, ce n’est qu’un premier pas. Le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, en s’y rendant, a annoncé que cette inauguration marque l’achèvement des travaux de restauration internationaux, entamés en 1993, et qu’il reste donc du chemin à parcourir, avant la mise en valeur définitive de ce site de très grande valeur du point de vue historique et scientifique. Le ministre a également insisté sur l’importance de «populariser» la connaissance du patrimoine, de ne pas le réserver à une élite. M. Salamé a précisé que le site, en bon état de conservation, témoigne du développement de la ville, de l’âge de bronze jusqu’à l’époque ottomane, sans discontinuer. C’est ce qui avait poussé une commission internationale à recommander, en 1995, la conservation de ces vestiges. La commission avait affirmé en particulier que «l’intérêt exceptionnel de cette zone réside à la fois dans la longue durée historique représentant les principales étapes du développement de la ville (de Beyrouth) depuis ses origines et dans l’état remarquable de conservation de structures urbaines monumentales (remparts de l’âge du bronze et du fer, château médiéval). Il s’agit d’un ensemble unique dont l’importance historique et scientifique dépasse largement l’intérêt local et concerne l’archéologie mondiale». Sous le signe de l’arbre Par ailleurs, la Fondation nationale du patrimoine a tenu à placer la journée d’hier sous le signe de l’ «arbre» et des divers sites de Beyrouth. Le coup d’envoi de cette manifestation a été donné dans les jardins du Musée des sciences – Planète de la découverte, par le directeur des Antiquités M. Frédéric Husseini représentant le ministre de la Culture, en présence de Mmes Bahia Hariri, Rima Chéhadé, organisatrice de cet événement et d’un grand nombre d’amis. Au programme, une exposition sur «l’arbre, un patrimoine» au musée des Sciences, rue Omar Daouk, où se sont regroupés plus de quatre cents élèves venus de Tripoli, de Saïda, de Broummana et de Beyrouth. Puisant dans les collections de photographies de Houda Kassatly, Ricardo et Mirna Habre, et de la Fondation arabe pour l’image, l’architecte-scénographe Nada Zeyneh Khoury fait exploser dans un jeu d’ombre et de lumière les essences qui marquent notre mémoire collective : le cèdre, le chêne, le pin, la vigne et le mûrier. Et leur rapport à l’habitat, ces maisons traditionnelles bâties avec amour. Accompagné de bandes sonores signées Paul Matar et Philippe Nasrallah, le montage d’images (en projection continue) et les affiches murales se déploient comme faisant partie d’un autre paysage, d’un autre temps et d’un autre art de vivre. Une atmosphère à saisir jusqu’au 20 mai. La journée organisée comportait également des visites guidées au Musée national, au musée Sursock, au musée de l’AUB, au Grand Sérail, à la grande mosquée al-Omari et à la cathédrale Saint-Georges des maronites. Mais aussi dans les jardins de la résidence Yvonne Sursock, de l’école des sœurs de Besançon et de l’école Saint-Joseph.