Liban-Vatican - Le patriarche maronite entame une visite de deux semaines au Vatican - Sfeir : Les propos de Tlass - « ne méritent pas de réponse »

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a estimé hier, à son départ pour Rome, que les accusations portées à son encontre par le ministre syrien de la Défense, Moustapha Tlass, ne méritaient pas de réponse. Mgr Sfeir s’est envolé hier à destination du Vatican pour une visite de deux semaines. Interrogé par la presse à l’AIB, où il a été salué par le ministre de l’Industrie Georges Frem, représentant le chef de l’État Émile Lahoud, il a précisé qu’il devait rencontrer le pape Jean-Paul II et prendre part à une réunion des cardinaux destinée à élaborer une stratégie pour les cent ans à venir en matière de propagation de l’Évangile. Il a estimé que la visite de Jean-Paul II en Syrie a été «couronnée de succès». «Tout le monde a pu constater à cette occasion que le pape est le meilleur apôtre de la paix et de la concorde entre les hommes», a-t-il dit. Au sujet des déclarations du général Tlass, il a relevé que les propos qu’il avaient tenus ont déjà attiré des répliques au Liban et que, de toute façon, «ils ne méritent pas de réponse». Sur le point de savoir si l’opinion de M. Tlass ne représentait pas celle du pouvoir syrien, le patriarche a souligné qu’il ne fallait pas juger les gens «uniquement à leurs propos». Le ministre syrien avait notamment affirmé que Mgr Sfeir avait demandé en 1983 au pape d’intercéder auprès du Premier ministre israélien d’alors, Menahem Begin, pour que l’État hébreu protège les chrétiens au moment de la guerre de la montagne. Il avait en outre affirmé que le chef du PSP avait été «inventé» par la Syrie. À la question de savoir si le fil était rompu entre Bkerké et Damas, le patriarche a répondu : «Non, le fil n’est pas rompu, mais nous souhaitons que la situation s’améliore».