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Actualités - ANALYSES

Pas de changement en vue sur le front ministériel

Les cercles proches du pouvoir exécutif dans ses deux composantes entonnent en cette fin de semaine un beau chant d’harmonie. Et laissent entendre (c’est le mot) que le pays s’achemine vers une ère de détente politique. Ce qui implique, bien évidemment, que le cabinet reste en place et ne subira même pas de remaniement, de réduction ou d’élargissement. Le ton, un peu sirupeux et très sentencieux, est donné : «Les dangereux défis de l’heure sur le plan régional ainsi que les difficiles problèmes socio-économiques du pays nous interpellent impérativement». «Il nous faut plus que jamais serrer les rangs», affirment les officiels de l’Exécutif. Sans trop prendre garde, sans doute aux crocs-en-jambe d’autres pôles du pouvoir, plus soucieux de préserver leur part du gâteau que d’adhérer au chœur séraphique gouvernemental. Toujours est-il que, mezza voce, les loyalistes avouent quand même qu’il a fallu une intervention en sous-main de Damas pour aplanir le contentieux qui les opposait encore tout récemment. Et qui se résumait en quelque sorte en un mot : Chebaa. Avec tout ce qui s’ensuit comme options divergentes, les uns voulant en découdre aux côtés de la Résistance et les autres souhaitant une trêve, pour protéger le pays de toute retombée fatale. Comme d’une aggravation dramatique de son asphyxie économique. Donc les Syriens ont calmé les ardeurs des responsables, que le général Ghazi Kanaan a relancés les uns après les autres pour les inciter à l’entente. Il a de la sorte eu lundi soir un long entretien avec le chef du gouvernement à Koraytem. Tout en multipliant les contacts avec le président de la Chambre. À partir de cette initiative, forcément couronnée de succès, le président du Conseil a pu rassurer tout le monde lors du congrès pour l’investissement : les bruits persistants sur un départ aussi anticipé que précipité du gouvernement sont totalement infondés. Ou plutôt, si l’on veut être précis, n’ont plus lieu d’être. La stabilité ministérielle, affirment les dirigeants, est nécessaire pour un traitement à tête reposée des dilemmes complexes du moment. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Forcés de faire mine de se soumettre aux directives de récollection, certains politiciens tentent d’ouvrir de nouvelles brèches de zizanies. En proposant, par exemple, que pour mieux montrer sa toute fraîche cohésion, le cabinet proclame à grand tapage médiatique un super-plan politique, économique, social et administratif. Ce qui reviendrait à faire double emploi avec sa déclaration ministérielle. Et à provoquer, par un tel défi ouvert, des réactions de rejet de la part des pôles «conservateurs» qui ne veulent pas, notamment, qu’on mette «leurs» fonctionnaires parasitaires hors service. Ce qui les conduit à refuser l’idée même d’une réforme de l’Administration. Dans le même esprit, ces leaders ne souhaitent pas non plus les privatisations. Or, même s’il est résolu à prendre les mesures requises pour le redressement, le gouvernement n’est pas en mesure de se mettre politiquement à dos ces instances influentes, bien notées et bien cotées chez les décideurs. Le modus operandi gouvernemental doit rester obligatoirement discret. Et l’on voit que les invitations à de tonitruantes proclamations d’intention sont piégées. Il reste que dans l’ordre pratique des choses, le gouvernement ne peut absolument pas agir sans disposer d’un plan général bien étudié. Les hautes autorités ont dès lors conseillé au Sérail de mettre ses ministres sur cette voie préparatoire sans tarder, chaque département devant délivrer un rapport circonstancié, le tout convergeant vers une étude d’ensemble dont le Conseil des ministres effectuerait la synthèse. Sans nécessairement en parler au-dehors. Il reste à souligner que le président de la République, confirment des sources fiables, a réitéré son plein appui à l’action des Trente, car il est mieux placé que quiconque pour savoir qu’un échec du gouvernement serait un coup sévère porté au pays. La coopération entre les pouvoirs semble donc à l’honneur. Et de plus, selon les loyalistes, un effort commun est en cours pour dynamiser un dialogue général dans le pays. Les mêmes sources prévoient à ce propos une visite de Mgr Sfeir à Baabda, après le retour patriarcal du Vatican.
Les cercles proches du pouvoir exécutif dans ses deux composantes entonnent en cette fin de semaine un beau chant d’harmonie. Et laissent entendre (c’est le mot) que le pays s’achemine vers une ère de détente politique. Ce qui implique, bien évidemment, que le cabinet reste en place et ne subira même pas de remaniement, de réduction ou d’élargissement. Le ton, un peu...