Social - Les syndicats de la MEA se déchaînent - contre leur conseil d’administration

Les trois syndicats représentant le personnel de la Middle East Airlines (MEA) ont accusé le président du conseil d’administration de vouloir mener les discussions en cours vers l’impasse et menacé de recourir à «une escalade plus sévère encore que la grève». Les syndicats du personnel au sol, celui des pilotes et celui du personnel de cabine, tous trois représentant le personnel de la MEA, ont tenu hier, à l’Aéroport international de Beyrouth, une conférence de presse à laquelle ont participé leurs présidents respectifs, MM. Hussein Abbas, Adnane Dib et Robert Féghali. La conférence de presse était consacrée à l’annonce des résultats de l’étude préparée par la société internationale de financement IFC sur la situation au sein de la MEA et la restructuration de la compagnie nationale de navigation aérienne. Premier à prendre la parole, M. Abbas a déclaré que la MEA a toujours prétendu vouloir mettre en application les recommandations de la IFC, «alors que l’actuel conseil d’administration adopte des mesures qui sont en contradiction flagrante» avec ces recommandations, affirmant l’existence d’un plan qui «vise à saborder la compagnie nationale en lui infligeant les plus grandes pertes possibles pour permettre la mainmise de parties dont nous ignorons l’identité». M. Abbas devait ensuite donner lecture d’un communiqué dans lequel il a condamné «les manœuvres du président du conseil d’administration tendant à prouver que la MEA était arrivée au seuil de l’inconnu» et assuré que «les pertes de 450 millions de dollars subies par la société depuis sa prise en charge par l’actuel conseil d’administration excèdent de loi ses pertes subies tout au long des 20 années de guerre». «Ces pertes ne peuvent être que le résultat d’une mauvaise gestion ou d’abus de confiance», a-t-il ajouté. M. Dib, quant à lui, s’est élevé contre le licenciement de quatre ingénieurs de vol et réclamé le maintien de leurs droits acquis. Pour M. Féghali, les licenciements devraient être assortis d’avantages offerts à ceux qui désirent prendre une retraite anticipée facultative. Selon lui, la solution du problème réside dans l’augmentation des rentrées et non la réduction des dépenses. En réponse aux questions des journalistes présents, M. Abbas a assuré que «nul ne peut licencier 1 400 employés sur base de leur appartenance confessionnelle » et affirmé que les syndicats se préparent actuellement à une escalade qui sera annoncée en temps opportun et sera «bien plus dure qu’une grève». En conclusion, les syndicats ont procédé à la distribution de copies de l’étude préparée par la IFC.