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Actualités - CHRONOLOGIES

Birerdinc : Des progrès enregistrés et des lacunes à combler

Le Liban, tout comme le reste des pays arabes (sauf la Somalie), a signé la convention pour la protection de l’enfance ainsi que le plan d’action adopté par le sommet de l’enfance tenu à New York en 1990. La bonne volonté donc ne manque pas et l’État s’est bien engagé à respecter les droits des tout-petits. Des lois ont été modifiés. Il a fallu trois ans de lutte, par exemple, pour que le texte relatif à l’éducation gratuite et obligatoire soit adopté. Le Liban a fixé l’âge des enfants à scolariser à 12 ans. La convention de 1990, elle, relève ce même âge à 18 ans. «L’Unicef, qui a conscience de la valeur du travail effectué par le Parlement libanais, aurait souhaité que les articles de la convention soient respectés», indique le représentant de l’Unicef au Liban, Ekrem Birerdinc. «Il ne faut cependant pas minimiser toute l’action réalisée. Une loi qui existe est bien meilleure qu’une législation qui n’existe pas», ajoute-t-il. Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, M. Birerdinc a brièvement dressé un état des lieux au Liban. Le pays a achevé en janvier dernier un rapport sur la situation de l’enfance, qui sera discuté à New York en septembre prochain au cours de la conférence de suivi du sommet de l’enfance de 1990. «En dix ans, beaucoup de progrès ont été enregistrés, mais il existe bien de lacunes à combler», indique le représentant de l’Unicef. Les progrès ont été effectués dans divers domaines, notamment la santé, l’éducation de base et la nutrition. «Dans le cadre de la santé, recommandation primordiale du sommet de 1990, le Liban est assez proche des pays industrialisés», déclare M. Birerdinc, en soulignant que «la mortalité infantile a baissé dans le pays. Le taux est désormais de 26 pour 1 000». Citant encore des chiffres, il note que «le taux de scolarisation des enfants au Liban s’élève à 90 %. C’est l’un des indices les plus élevés du monde arabe et de la Méditerranée». Soulignant que la délinquance n’est pas un problème de base au Liban, il relève cependant que «l’Unicef œuvre avec une ONG locale (Upel) pour améliorer les conditions de détention des enfants». Ainsi, une maison de réhabilitation, où l’on apprend aux jeunes en difficulté avec la loi à exercer des métiers, a vu le jour. Se penchant sur les efforts, qui devraient être fournis, le représentant de l’Unicef indique que «dans le cadre de la santé, il faudra réduire l’anémie des enfants et des femmes, et améliorer la santé maternelle (grossesse, accouchement)». Quant à la qualité de l’enseignement gratuit, elle demeure faible. Le travail des mineurs M. Birerdinc soulève également le problème des enfants au travail. Le pays n’est certes pas dans le rouge, mais le dossier est à traiter. «Les lois et les réglementations ne suffisent pas. Il faut prendre en considération la situation socio-économique du pays», dit-il. Dans ce cadre, des projets conjoints entre l’Unicef, le gouvernement et les ONG locales sont en cours de réalisation. Comment réduire le travail des mineurs ? «Il faut que toutes les familles aient assez d’argent pour vivre. Ainsi, les enfants issus des milieux les plus défavorisés ne seront pas poussés à travailler», répond-il. «Il faut également regarder les choses en face», indique M. Birerdinc, en expliquant : «Une fois que l’enfant est sur le marché du travail, il est nécessaire de l’aider». L’exemple de la coopération entre l’Unicef, le gouvernement et les Ong s’illustre également par les campagnes de sensibilisation sur les dangers des mines antipersonnel au Liban-Sud. «À l’issue du retrait de l’armée israélienne, l’Unicef a entamé des projets avec les associations civiles et l’armée libanaise», note M. Birerdinc. «Depuis juillet dernier, des séminaires, des conférences et des sessions de formation pour la sensibilisation au danger des mines ont été organisés dans plusieurs villages du Liban-Sud», poursuit-il. Des brochures et des posters ont été également distribués. Actuellement, sur le même thème, des spots publicitaires sont en cours de préparation. Le changement qui vise un réel respect des droits des enfants prendra-t-il beaucoup de temps pour se concrétiser ? «Ce sont les manières de voir et de penser qu’il faudra modifier», déclare le représentant de l’Unicef. Et d’ajouter : «Rien ne se fait mécaniquement. Il faut être réaliste, essayer de mobiliser les personnes et expliquer au public le travail à effectuer». «Au départ tout est difficile, mais il faut s’armer de patience et de ténacité. Plus rien alors n’est difficile», déclare-t-il. La convention sur les droits de l’enfant, mise en place en 1990, comporte 58 articles. Une question se pose, et la réponse – négative – est connue d’avance. Au Nord comme au Sud, les articles de la convention sont-ils véritablement respectés ?
Le Liban, tout comme le reste des pays arabes (sauf la Somalie), a signé la convention pour la protection de l’enfance ainsi que le plan d’action adopté par le sommet de l’enfance tenu à New York en 1990. La bonne volonté donc ne manque pas et l’État s’est bien engagé à respecter les droits des tout-petits. Des lois ont été modifiés. Il a fallu trois ans de lutte,...