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Actualités - CHRONOLOGIES

THÉATRE - Jacques Weber est « Seul sur scène » au Monnot les 26, 27 et 28 avril à 20h30 - Grand acteur, bel Alceste

Jacques Weber, acteur depuis l’âge de 15 ans, se compare volontiers à l’Alceste de Molière : «Comme lui, je suis constamment partagé entre le retirement et l’engagement». Tour à tour metteur en scène et comédien pour le théâtre, la télévision et le cinéma mais aussi réalisateur et directeur de théâtre depuis 20 ans, il est «touche-à-tout», ce qui lui sied jusqu’à présent à merveille. «Mais le sillon que j’approfondis, c’est bien sûr celui du jeu sur scène». Jacques Weber a obtenu, fait très rare, un prix d’excellence au Conservatoire d’art dramatique de Paris. Il aurait pu commencer sa carrière à la Comédie française, mais il a préféré suivre «l’enthousiasme et la folie» d’un certain Robert Hossein, directeur du Centre d’art dramatique de Reims. «Dès les années 70, il voulait faire du théâtre un grand spectacle populaire, raconte-t-il. «Il avait placardé dans toute la ville un slogan inoubliable : “Du théâtre comme vous n’en verrez qu’au cinéma”». Un truc de cabot Sous sa direction, j’ai tenu les rôles principaux dans Crime et châtiment et Les bas-fonds. Puis Hossein lui confie sa première mise en scène avec Les fourberies de Scapin. Jean-François Balmer, Jacques Villeret et Nathalie Baye étaient de la partie. En 1979, il prend la direction du Théâtre de Lyon puis, dix ans plus tard, de celui de Nice : «C’est une bonne façon de garder un pied dans la réalité, poursuit-il, autrement de se lever à la même heure que les gens de l’équipe». C’est l’année de son intronisation à Lyon que l’aventure de ce qui deviendra au fil des années Seul sur scène commence. «J’ai été agacé qu’on s’imagine que, sous prétexte que je dirigeais le théâtre, j’allais arrêter de jouer», raconte-t-il. Alors, un soir de relâche, il convoque le public pour deux heures d’improvisation totale, intitulées «Deux heures sans savoir». Un «truc de cabot», comme il le dit lui-même. Comme la vie La mémoire remplie de poèmes et d’écrits personnels, il se laisse aller au «pur plaisir d’être en scène». «Ces textes, je les livre à la salle les uns après les autres, sans en donner leur auteur ou leur titre. Je veux les sortir de leur carcan qu’est la référence. Ce spectacle n’a ni continuité, ni logique : il ressemble à la vie, qui est entièrement faite d’émotions contradictoires». Après trois mois d’absence de la scène, Jacques Weber reprend du métier à Beyrouth avec Seul sur scène, spectacle qu’il reprendra prochainement à Paris. Le comédien se souvient avec émotion de la capitale libanaise qu’il a découverte en 1984 pour les besoins de son rôle dans Nos vies suspendues de Jocelyne Saab. «À peine arrivé, j’ai été interrogé pendant quatre heures à l’aéroport puis arrêté à un barrage, un pistolet sur la tempe, raconte-t-il. Malgré la guerre, j’ai trouvé qu’il y avait, dans le pays, une extraordinaire force de vie, à laquelle je ne m’attendais pas dans un contexte pareil». Une rencontre unique avec un comédien hors pair, sur scène comme un poisson dans l’eau.
Jacques Weber, acteur depuis l’âge de 15 ans, se compare volontiers à l’Alceste de Molière : «Comme lui, je suis constamment partagé entre le retirement et l’engagement». Tour à tour metteur en scène et comédien pour le théâtre, la télévision et le cinéma mais aussi réalisateur et directeur de théâtre depuis 20 ans, il est «touche-à-tout», ce qui lui sied...