Exécutif - Agapes à Koraytem en l’honneur de personnalités chrétiennes, à l’occasion de Pâques - Hariri : Israël cherche à recourir à la force pour soumettre les Arabes

Le Premier ministre Rafic Hariri a offert hier soir en sa résidence de Koraytem un dîner à l’occasion de la fête de Pâques, en l’honneur de nombreuses personnalités chrétiennes, politiques et religieuses. Étaient, notamment présents à ces agapes le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, l’ancien vice-Premier ministre Michel Murr, plusieurs ministres et députés, le vicaire patriarcal Mgr Roland Aboujaoudé, représentant le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, le patriarche grec-orthodoxe Mgr Ignace IV Hazim, le patriarche syrien-catholique Mgr Ignace Pierre Abdel Ahad, Mgr Alexi Moufarrej, représentant Mgr Élias Audeh, le nonce apostolique Mgr Antonio Maria Veglio et Mgr Youssef Kallas, évêque grec-catholique de Beyrouth. Le chef du gouvernement a prononcé à cette occasion une courte allocution dans laquelle il a mis l’accent sur la conjoncture particulièrement délicate que traverse actuellement le Proche-Orient. M. Hariri a appelé à ce propos les différents leaders du pays à agir d’une manière responsable et à mettre un terme aux surenchères. «Nous sommes confrontés dans les circonstances présentes à une conjoncture régionale particulièrement délicate, a déclaré le Premier ministre. Cette situation a été créée après la formation du nouveau gouvernement israélien. Il est clair que la ligne de conduite du cabinet Sharon est d’avoir recours à la force afin de soumettre les Arabes. L’État hébreu a décidé de faire face à tous les Arabes. Il s’est attaqué aux forces syriennes au Liban. Il bombarde les civils. Il a réoccupé les territoires palestiniens qu’il avait évacués sur base d’accord internationaux signés aussi bien par Israël que par les États-Unis». Après avoir souligné que la conjoncture régionale présente «nous impose de renforcer notre solidarité avec tous nos frères arabes, et notamment la Syrie, afin de faire face à cette guerre», le Premier ministre a affirmé que «le Liban n’est nullement tenu à l’écart de cette guerre». M. Hariri a, d’autre part, dénoncé «la mentalité présente des hommes actuellement au pouvoir en Israël, qui croient que seul le langage de la force est utile avec les Arabes». Il a réaffirmé sur ce plan son option de paix, seule susceptible d’aboutir à une stabilité durable. «Nous pensons que la force ne sera pas dans l’intérêt d’Israël, a-t-il déclaré. Les Arabes, en soutenant le mouvement de soulèvement héroïque en Cisjordanie et à Gaza, apporteront la preuve que la force israélienne sera inefficace». «La seule voie susceptible d’aboutir à la stabilité est celle de la paix, fondée sur les résolutions des Nations unies et sur la légalité internationale, a déclaré le Premier ministre. Israël fait fi de la légalité internationale et cherche à avoir recours au langage de la violence». Déplorant le fait que le langage de la paix ait disparu du discours politique actuel, le chef du gouvernement a affirmé que c’est Israël qui est responsable d’une telle situation. En conclusion, M. Hariri s’est déclaré convaincu que les Libanais se montreront capables de consolider l’unité de leurs rangs pour faire face aux défis actuels. «J’ai la conviction que nous vaincrons et que nous pourrons vivre dans ce pays, nous, nos enfants et nos petits enfants, en préservant notre dignité et notre fierté». En fin de soirée, le chef du gouvernement a accordé une interview télévisée en direct à la chaîne privée de télévision MBC, émettant à Londres. M. Hariri a réaffirmé à cette occasion que «l’intérêt du Liban réside dans la réalisation de la paix» au Proche-Orient. Le Premier ministre a, par ailleurs, réitéré les principes et les constantes de la politique du pouvoir, notamment en ce qui concerne le problème de la présence syrienne dans le pays.