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Actualités - CHRONOLOGIES

THÉATRE - Au Monnot, les 19, 20 et 21 avril - « Pour un homme seul » : une pièce poétique de Thérèse Basbous

Dans le cadre des manifestations culturelles de l’Année de la francophonie, le Théâtre Monnot (rue de l’Université Saint-Joseph) présente, en collaboration avec la Mission culturelle française, Pour un homme seul, une pièce de Thérèse Basbous, mise en scène par Pierangelo Summa et interprétée – comme son titre l’indique – par Georges Hachem en solo. Seul, dans un espace aux contours illimités, un homme se sent prisonnier du passé et cherche désespérément à s’en sortir. Enfermé dans sa passion ravageuse pour une femme blessée, dont il a endossé l’histoire douloureuse, il se lance dans une reconquête éperdue de sa liberté, qui n’est autre qu’une quête de son identité. Cette œuvre récente de Thérèse Basbous, à la frontière de l’écriture dramaturgique et de la poésie, nécessitait une mise en scène moderne et dépouillée. Pierangelo Summa, metteur en scène italien installé depuis plus de vingt ans en France, a ainsi travaillé sur une approche «de composition musicale de la pièce. À partir de deux éléments : un espace sablonneux, dans lequel est plantée une échelle apparemment sans fin, on a commencé à écrire, à vivre, les premières notes de cette représentation d’une heure trente», dit-il. Créée donc à Beyrouth, Pour un homme seul, bien que n’ayant pas une couleur locale, transcrit, en quelque sorte, l’ambiance du pays. «Moi qui suis à Beyrouth depuis une vingtaine de jours, je sens cette nostalgie de ce qui a été planer sur la ville», souligne le metteur en scène. «Comme dans la pièce, beaucoup de choses ici sont encore dans le souvenir». Pierangelo Summa, qui a débuté sa carrière en Italie, dans les années soixante, par le théâtre de figures (marionnettes et masques) avant d’explorer les liens entre l’imaginaire populaire et les formes surréalistes d’expression théâtrale, privilégie dans son travail «l’association symbolique, l’analogie, à la structure logique». Dans cette optique, il a trouvé dans l’œuvre de Thérèse Basbous, rencontrée, il y a deux ans, au Festival du théâtre à Avignon, «un langage proche de celui qui m’intéresse. Des mots qui se suivent, qui se placent dans un ordre émotionnel, évocateur et imagé. Une écriture bien plus musicale que logique et déductive». Résidant à Paris depuis le début des années quatre-vingts Pierangelo Summa, qui a beaucoup travaillé sur l’œuvre d’Antonin Artaud, traite aussi, en tant que metteur en scène libre et formateur de comédiens, le thème du masque de théâtre. «Comment amener l’acteur par le biais du jeu à la rencontre avec le masque sacré d’abord, le masque grec antique et avec celui de la commedia dell’arte. Et, en fin de compte, comment l’amener à retrouver sous le masque son propre visage». Cette recherche l’a même conduit à la sculpture de masques en cuir, en bois, en métal, etc. «Le langage du masque, celui du conteur, de la marionnette m’ont porté à une conception du théâtre qui prend en considération tous les éléments scéniques au même titre que le comédien. La matière, le rythme, le son, la lumière, chaque présence est signifiante. Les objets ne sont pas sur scène pour décorer, mais en tant que signaux qui s’adressent à la sensibilité du spectateur». Un regard de cinéaste C’est au cours d’un projet où il parrainait la troupe palestinienne des «al-Hakawatis» en tournée, avec de jeunes comédiens de différentes nationalités, en Italie que Pierangelo Summa rencontre, il y a dix ans, Georges Hachem, qui devient vite un ami. «Il est, à mon avis, la personne la plus juste pour ce rôle. Pas seulement à cause de ses racines libanaises, mais surtout à cause de sa sensibilité et de son regard de metteur en scène, capable de comprendre la relation aux choses, aux objets, aux rythmes, aux formes. À toutes ces choses qui sont prises en considération dans le cinéma». Georges Hachem, après des études d’art dramatique à l’UL, et un DEA d’études cinématographiques à Paris, s’est installé au cours des années quatre-vingt-dix dans la capitale française où il essaye de concilier dans son travail ses deux formations (théâtre et cinéma). Outre ses activités de réalisateur (de courts-métrages, il entame actuellement son premier long-métrage) et de formateur de cinéastes à la direction d’acteur, Georges Hachem a mis en place, il y a quelques années, un atelier d’initiation de jeunes comédiens au jeu cinématographique. Un agenda chargé, qui ne lui laisse pas beaucoup de temps pour la scène, qu’il avait délaissée quelque peu, depuis ses débuts à Beyrouth, dans les années quatre-vingts, sous la direction des Moultaka, de Chakib Khoury, ou encore de Mounir Abou Debs. «Avec “Pour un homme seul”, je renoue avec mes premières amours. Étant beaucoup plus versé dans la direction d’acteurs et la réalisation de films, je m’étais éloigné du jeu sur scène. Cette pièce, qui m’a vraiment appelé, m’offre là un double retour. Sur scène et au Liban. Ce texte m’a parlé profondément. Il a engendré beaucoup de choses en même temps. J’ai voulu qu’elle soit créée au Liban, avant d’être présentée – comme cela est prévu – en France et en Italie. Faire ce chemin pour donner à voir et à entendre une écriture difficile me motive réellement», assure le comédien. Et de conclure : «Avec Pierangelo Summa, nous avons travaillé le texte comme une matière de sensations, d’émotions et d’images. Et ces mots-là, avec toute leur musicalité, pas seulement leur sens, mais avec leur côté ludique, ne peuvent que toucher le spectateur non pas le plus savant, mais le plus sensible». Avis donc aux concernés…
Dans le cadre des manifestations culturelles de l’Année de la francophonie, le Théâtre Monnot (rue de l’Université Saint-Joseph) présente, en collaboration avec la Mission culturelle française, Pour un homme seul, une pièce de Thérèse Basbous, mise en scène par Pierangelo Summa et interprétée – comme son titre l’indique – par Georges Hachem en solo. Seul, dans un espace aux...