Opérations militaires - L’opération de la Résistance islamique a fait un mort israélien à Chebaa - Deux soldats syriens tués dans l’attaque - d’une station radar à Dahr el-Beidar

Mettant à exécution des menaces proférées quelques heures plus tôt, Israël a lancé son aviation contre des positions syriennes au Liban dans la nuit de dimanche à lundi, tuant un militaire syrien, selon des sources militaires syriennes (au moins deux, selon des sources de sécurité libanaises) et en blessant cinq autres en représailles à la mort d’un soldat israélien tué par le Hezbollah samedi dans une attaque lancée dans le secteur de Chebaa. Les appareils israéliens ont bombardé lundi à minuit trente une station radar à Dahr el-Beïdar. La station a pris feu et a été détruite, et les victimes ont été dégagées des décombres. Des ambulances, parties de Chtaura, où se trouve le quartier général syrien au Liban, ont ramené en Syrie les morts, dont un officier, et les blessés, selon des sources hospitalières. La région visée par les raids, d’où s’élevait de la fumée, a été bouclé par l’armée syrienne. Les avions ont également tiré sur une position de la DCA syrienne située à proximité et qui était entrée en action au moment du raid. Les appareils israéliens ont regagné leurs bases sans encombres, a assuré un communiqué de l’armée israélienne. Sur le chemin du retour, les appareils israéliens ont franchi le mur du son au-dessus de la ville de Tyr. Le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleiman, a visité hier le site attaqué, et s’est entretenu avec le général Ibrahim Safi, commandant les troupes syriennes au Liban. L’attaque israélienne était la première menée depuis 1982 contre une station militaire de radar syrien à proximité de la route Beyrouth- Damas. En 1996, un soldat syrien avait été tué et deux autres avaient été blessés près de l’aéroport de Beyrouth. Dimanche, le Premier ministre israélien Ariel Sharon avait averti la Syrie et le Liban qu’il ne tolérerait pas le «terrorisme». Le ministre israélien de la Défense Binyamin ben Eliezer avait pour sa part affirmé que si le Liban et la Syrie «ne freinaient pas le Hezbollah, ils en payeraient le prix». L’opération de Chebaa Le nouveau raid aérien israélien intervient au lendemain de la mort d’un soldat israélien, tué samedi par la Résistance islamique dans le secteur contesté des fermes de Chebaa. Le soldat israélien a été tué à la frontière entre le Liban et Israël. L’État hébreu a riposté par des attaques d’artillerie et de l’aviation. Le soldat israélien a trouvé la mort lors d’un tir de missile antichar sur une unité militaire israélienne dans le secteur des fermes de Chebaa, occupées par l’État juif. L’identité du soldat, le troisième à avoir été tué par le Hezbollah dans ce secteur depuis le retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud en mai dernier, n’a pas été révélée. Le Hezbollah avait annoncé dans un communiqué qu’un de ses commandos avait réussi à faire exploser un char israélien dans le secteur des fermes de Chebaa «occupé par l’ennemi». Le char de type Merkava a été attaqué «avec les armes adéquates», a-t-elle ajouté sans autre précision. Immédiatement après l’attaque, l’artillerie et des hélicoptères israéliens sont entrés en action. Une quarantaine d’obus israéliens de 155 mm se sont abattus sur les abords des villages limitrophes de la frontière, dans le secteur Kfarchouba-Chebaa, ainsi que les bois de Jabal Seddine et de la mare de Baarsayel, et des chasseurs israéliens ont tiré quatre missiles. Les fermes de Chebaa, s’étendant sur une vingtaine de kilomètres, sont occupées par Israël depuis 1967. La dernière attaque du Hezbollah contre des positions israéliennes remonte au 16 février. Un soldat israélien avait alors été tué et deux autres blessés. Le Hezbollah a mené cinq autres attaques depuis octobre, tuant un Israélien et en blessant deux le 26 novembre. En octobre, le Hezbollah avait également capturé dans le même secteur trois militaires israéliens qu’il détient toujours.