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Actualités - CHRONOLOGIES

Environnement - Le Rassemblement pour les espaces verts revient à la charge - « Un jardin public est plus vital - qu’un hippodrome »

Faire des deux grands espaces verts restants de la capitale, l’hippodrome et le terrain de l’Unrwa (Verdun), des jardins publics, constitue toujours un objet de lutte pour le Rassemblement des espaces verts de Beyrouth. Une lutte de longue date qui a pris un nouveau tournant quand la municipalité a accepté, le 16 janvier dernier, un accord, qui lui a été soumis par le ministère des Finances, avec l’Association de l’amélioration du cheval arabe, qui devrait gérer l’hippodrome durant trois ans. «Cet accord serait désavantageux pour la municipalité et priverait des centaines de milliers de Beyrouthins d’un espace vert qui leur est plus que nécessaire», tel est le message qu’a voulu transmettre hier à l’opinion publique le Rassemblement pour les espaces verts de Beyrouth, lors d’une conférence de presse tenue par deux de ses membres, Abdel-Hamid Fakhoury, du Conseil municipal de Beyrouth, et Salmane Abbas, de l’association écologique Green Line. Tout en réitérant leur position qui n’est pas hostile à l’idée d’un hippodrome mais favorable à son repositionnement hors de la ville. Pour en revenir à l’accord signé par la municipalité avec l’Association de l’amélioration du cheval arabe, M. Fakhoury a rappelé que «de grands responsables ont dépeint la nécessité d’un tel accord qui rapportera à la municipalité un demi-million de dollars par an, pour la location d’un terrain de 213 mille mètres carrés, ce qui vaut mieux, selon eux, que de laisser des centaines de milliers de citoyens en profiter». M. Abbas a donné plus de détails sur cet accord : la municipalité profite de 5 % des rentrées assurées par les paris, à condition que l’Association profite de 60 % de toutes les sommes qui dépassent 500 mille dollars par an, contre 40 % pour la municipalité. Il a précisé qu’il n’existe pas de valeur minimum limite dans le contrat de location mais que, par contre, un plafond de prix a été fixé. «Il en résulte donc que, pour la municipalité, le chiffre des gains demeure inchangé, alors que l’Association fait des bénéfices croissants», a soutenu M. Fakhoury. «Pour la première année, ces bénéfices sont estimés à deux millions et quart, pour la seconde à trois millions et quart et pour la troisième à quatre millions et quart. Après trois ans, il y aurait un projet de prise en charge de l’hippodrome en BOT. Il n’est donc pas question d’un jardin. De plus, nous avons demandé à réviser l’accord une année après le début du projet, mais on nous a répondu qu’un comité sera créé à cet effet plus tard et qu’il s’occupera de cette question ultérieurement». Réfutant un à un les arguments des défenseurs du projet, il a poursuivi : «Ils soutiennent que l’Hippodrome fait partie du patrimoine de Beyrouth. Nous pensons que le patrimoine de Beyrouth, c’est sa littérature, son art, ses universités, ses musées, ses vestiges archéologiques. Ils prétendent que les habitants de Beyrouth ne s’intéressent pas trop aux jardins et qu’ils préfèrent se promener dans les montagnes et skier à Faraya. Ils ont probablement perdu le contact avec leur population, notamment les couches défavorisées. Ils se plaignent aussi que les travailleurs de l’hippodrome perdront leur emploi en cas de fermeture. Mais ils oublient que le Rassemblement ne revendique que son transport hors de Beyrouth». Mais la cerise sur le gâteau, c’est, selon lui, une décision de la municipalité datant du 28 mars et concernant un autre terrain destiné, lui, à devenir jardin. «On ne peut que s’étonner de l’expropriation, projetée par le conseil municipal, d’une station à essence d’une superficie de 1 200 mètres carrés (proche de l’ambassade de France) qui coûtera à elle seule deux millions de dollars, sans compter la destruction de la station et sa transformation en jardin», a-t-il déclaré. Pour sa part, M. Abbas a révélé qu’une pétition a été signée par 16 mille personnes en faveur des jardins publics, que des recensements sur Internet ont montré que 85 % des citoyens partagent leurs revendications, et qu’environ 12 mille courriers électroniques ont soutenu leurs demandes. Les conférenciers ont rappelé que le taux d’espaces verts par habitant à Beyrouth est l’un des plus bas au monde, 0,8 mètre carré ! Sachant que la moyenne considérée mondialement comme suffisante est de 40 mètres carrés ! Par ailleurs, ils ont fait valoir que l’hippodrome et l’Unrwa sont les deux seuls grands terrains que la municipalité possède encore. Enfin, M. Abbas a calculé que l’hippodrome ne profitait qu’à 5 000 personnes, alors qu’un jardin public constituerait un véritable poumon pour un million et demi de citadins en mal d’oxygène.
Faire des deux grands espaces verts restants de la capitale, l’hippodrome et le terrain de l’Unrwa (Verdun), des jardins publics, constitue toujours un objet de lutte pour le Rassemblement des espaces verts de Beyrouth. Une lutte de longue date qui a pris un nouveau tournant quand la municipalité a accepté, le 16 janvier dernier, un accord, qui lui a été soumis par le...