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Actualités - CHRONOLOGIES

CONCERT - À l’Assembly Hall-AUB - Arcis Quintette : ce délicieux vent munichois

En droite ligne de Munich, un ensemble de jeunes musiciens talentueux et auréolés de prix a offert aux mélomanes libanais un concert de qualité aux tons métissés entre douceurs de la musique classique et dissonances harmoniques des temps modernes. Présenté par le Goethe Intitute, l’Arcis Quintette, fondé depuis 1985, est formé d’Andrea Liebknecht (flûte), Bernhard Heinrichs (hautbois), Harald Harrer (clarinette), Franz Draxinger (trompette) et Gabriele Rheineck (basson). Un menu original et audacieux a fait résonner à l’Assembly Hall (AUB), en ces soirées de giboulées d’avril, des pages de Franz Danzi, Paul Hindemith, W.A. Mozart et Paul Taffanel. Ouverture avec un quintette op n°2 (en quatre mouvements) de Franz Danzi, fils d’un violoncelliste à Mannheim dans les années 1770 et qui lui-même fut à la fin de sa vie chef d’orchestre à la cour de Karlsruhe. Premières mesures à la mélodie suave, teintée toutefois d’une certaine mélancolie. Nouveauté sonore pour l’époque d’une narration au souffle léger comme une brise rafraîchissante et combinant avec dexterité l’esprit d’une sérénade aux mouvements d’une symphonie ! Style captivant et innovateur qui relie la période d’un classicisme rigoureux au romantisme allemand qui venait d’éclore grâce à Carl Maria von Weber qui s’en était fait l’ écho et porte-notes et qui était d’ailleurs un des meilleurs amis de Dranzi. Atmosphère diamétralement opposée avec «la petite musique de chambre» pour instruments à vent op 24/2 de Paul Hindemith. Sur un ton d’une stridente modernité, conjuguant les vents contraires et parallèles à tous les temps, s’est déroulée une narration aux multiples facettes, délibéremment antiromantique mêlant, en cinq mouvements un peu déroutants il est vrai, ironie, valse rapide (inspirée de Stawinsky ?), vivacité, calme et simplicité. Audaces et variations polyphoniques qui visent moins à émouvoir qu’à faire naître chez l’auditeur un plaisir d’ordre esthétique , voilà Hindemith en prise avec les caprices et les humeurs d’un vent coquin et imprévisible. Des notes qui tambourinent les oreilles de l’auditeur tels les pas indécis d’un chat sur les toits. De la tension certes mais aussi beaucoup d’energie et de vigueur. Après l’entracte, retour au charme et à la grâce du maître de Salzbourg avec un andante F, K616 initialement conçu pour un orgue mécanique mais trancrit ici pour instruments à vent par Rainer Schrottstadt. œuvre commandée par «besoin alimentaire» selon Mozart même mais où affleure avec éclat son divin génie de la musique. Selon Einstein, cet «andante est un accompagnement pour la danse d’une féerique petite princesse». C’est déjà dire tout l’enchantement et l’incroyable légèreté du «dire» mozartien délicat et fragile comme une poupée en faïence. Pour terminer, un quintette de Paul Taffanel, professeur au Conservatoire de Paris et brillant flûtiste, écrit en 1878. On décèle dans cette composition bien sûr la part de lion et presque la virtuosité accordées à cet instrument préféré du musicien mais cela n’enlève guère la beauté, le lyrisme, une certaine mélancolie et l’imagination débordante qui marquent cette œuvre d’intenses moments d’émotion. Et c’est sous une explosion d’applaudissements (d’un public toutefois peu nombreux !) que s’apaisent les derniers accords d’une lumineuse tarentelle portée par les sortilèges de ces délicieux et impalpaples vents munichois.
En droite ligne de Munich, un ensemble de jeunes musiciens talentueux et auréolés de prix a offert aux mélomanes libanais un concert de qualité aux tons métissés entre douceurs de la musique classique et dissonances harmoniques des temps modernes. Présenté par le Goethe Intitute, l’Arcis Quintette, fondé depuis 1985, est formé d’Andrea Liebknecht (flûte), Bernhard...