Alouette, gentille girouette

Voilà, à chacun son tour. Cette semaine c’est Nabih Berry qui nous joue les stars. Istiz Nabeuh, dit le Nabab, dit aussi le Berbère, vicomte de Barbour et ancien déshérité, aujourd’hui bourré de l’héritage des autres. Il se mouche pas du coude, le gestionnaire de patrimoine. Y a quelques mois encore, il se fendait d’une visite chez le patriarche, torse bombé et tarses figées, pour lui raconter sans rire des bobards sur un prochain redéploiement des frérots. Un canular aussitôt suivi d’une mandale mémorable de Damas, qui n’allait quand même pas, à son tour, se laisser souffler l’héritage par ce spécialiste. Depuis, Istiz Nabeuh faisait la gueule et se préoccupait davantage de recaser la cohorte de ses poulains dans l’Administration, menacés de vidange par le King Kong de Koraytem. Quant au redéploiement, les rares imbéciles qui y avaient cru ont pu se rincer l’œil en regardant avec espoir un ou deux troufions transportant une armoire branlante et quelques caleçons. Fin du gag. Aujourd’hui, le Duc de Aïn Tiné a retourné sa crêpe. Quiconque ose parler des Syriens prendrait son poing dans la gueule. Et vlan ! Le débat est clos. Un parangon d’élégance, le haut perché législatif. Ils sont 35 000 soldats et près d’un million d’ouvriers ? Ben, tu laisses bronzer et tu passes ton chemin en sifflotant. Peut-être qu’à partir de 200 000 soldats et 3 millions d’ouvriers, tu seras autorisé à couiner un brin. La volte-face de l’Istiz aura été fulgurante. Mais tu connais la chanson : ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent qui change de direction.