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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Polémique - Après le président de la Chambre, le Parti socialiste se prévaut de saint Paul - Le PSP qualifie les propos de Berry - de « tentative d’intimidation »

La mise en garde lancée lundi par le président de la Chambre Nabih Berry aux opposants à la présence militaire syrienne au Liban, leur demandant de clore un débat qui commence, selon lui, à «menacer l’ordre public», n’a servi qu’à relancer la polémique autour de ce sujet. En effet, les propos de M. Berry ont déclenché une riposte immédiate de la part de plusieurs parties qui réclament ouvertement le départ des quelque 35 000 soldats syriens stationnés au Liban depuis près d’un quart de siècle et l’arrêt des ingérences syriennes dans les affaires intérieures libanaises. Dans un communiqué publié mardi, le PSP a affirmé que «le but (des propos de M. Berry) en fait est de porter atteinte aux libertés, d’intimider ceux qui donnent leur avis sur les relations avec la Syrie (...), de les menacer sous le prétexte d’avoir peur pour eux et non d’eux, comme le dit le chef du pouvoir législatif qui oublie que la Constitution garantit les libertés». Selon le PSP, «l’appel de M. Berry au dialogue est une tentative manifeste de torpiller le dialogue national en jetant l’interdit» sur toute discussion sur la présence syrienne. Répondant au chef du Législatif qui avait cité saint Paul pour rappeler que «celui qui remet son prochain dans le droit chemin assure le salut de son âme», le communiqué du PSP a affirmé que «M. Berry, qui s’est finalement souvenu de saint Paul, n’applique pas lui-même les préceptes de l’apôtre. Sinon, il se serait montré plus compréhensif vis-à-vis des libertés publiques et de la démocratie. Bien au contraire, il veut appliquer à la vie politique sa manière bien connue de faire passer, en session parlementaire, les articles qu’il désire voir approuvés». Pour le président de la Chambre, poursuit le communiqué, «toute critique est une attaque, tout avis donné sur les relations avec la Syrie, une atteinte à la ligne arabe, et toute prise de position, une menace à la victoire de la Résistance nationale sur l’ennemi israélien. M. Berry semble avoir oublié que ses méthodes sont à présent connues de tous et ne visent que la répression des libertés et l’intimidation de ceux qui manifestent leur avis». «Nous aurions souhaité que le chef du Législatif s’attache aux vérités historiques. Il aurait alors réalisé que le chef du Mouvement national (feu) Kamal Joumblatt a lutté et donné sa vie pour un Liban arabe, démocratique, souverain et indépendant (…), un Liban où M. Berry ne serait pas installé sur le trône qu’il occupe à présent», a conclu le communiqué. Rappelons qu’au cours d’une conférence de presse tenue lundi, place de l’Étoile, M. Berry avait lancé une mise en garde aux opposants à la présence militaire syrienne au Liban, leur demandant de clore un débat qui commence, selon lui, à «menacer l’ordre public». Les «données intérieures, arabes, régionales et internationales ne vont pas dans le sens (d’un retrait syrien) et nous disons à ceux qui soulèvent cette question que nous avons peur pour eux et non de leurs arguments», avait-t-il ajouté. M. Berry a également rappelé «le rôle positif de la Syrie qui a empêché le morcellement du Liban et les 12 000 martyrs, les dizaines d’avions et les centaines de blindés sacrifiés par la Syrie sur le territoire libanais», affirmant qu’il est essentiel que le sujet du retrait syrien ne soit plus soulevé, «sinon il deviendrait tabou sine die». N. Lahoud critique Berry De son côté, le député Nassib Lahoud a critiqué la mise en garde lancée par le président du Parlement Nabih Berry aux détracteurs de la présence militaire syrienne au Liban. Dans une déclaration faite hier, M. Lahoud a estimé que «les divergences sur la présence militaire syrienne devraient inciter à l’établissement d’un dialogue franc et raisonnable (entre les Libanais) et non à chercher à les dépasser en les ignorant». «Un grand nombre de Libanais, dont moi-même, ont été surpris par l’appel du président Berry à clore le débat à ce sujet», a ajouté M. Lahoud. Il a également insisté sur le fait que «les Libanais, qui se sont précipités à Bkerké par dizaines de milliers pour accueillir le patriarche Sfeir, n’ont fait qu’exprimer leurs appréhensions de voir le dialogue national interrompu et tenu à manifester leur appui à sa politique nationale modérée et son attachement à la souveraineté, la démocratie, la paix civile ainsi qu’à l’établissement de meilleures relations avec la Syrie». Le CPL : « La Syrie déterminée à empêcher la renaissance du Liban » Pour sa part, le Courant patriotique libre (CPL) a estimé que le retrait des troupes syriennes du Liban constitue «une priorité nationale qu’aucun arrêté ou décret ne saurait interdire». Répondant à ceuse qui parlent des «sacrifices consentis par la Syrie», le communiqué publié à cet effet par le CPL a fait état de «massacres perpétrés par la Syrie à Tripoli, el-Kaa, Damour, Bsouss, Fayadieh, Furn el-Chebbak, Beyrouth et Zahlé, ainsi que les assassinats politiques, les voitures piégées et les attentats à la bombe». Pour ce qui est d’empêcher le «morcellement du Liban, la Syrie continue en fait d’œuvrer à empêcher sa renaissance», a ajouté le communiqué. En réponse aux attaques lancées par M. Berry contre le Mouvement national qu’il accuse, dans sa conférence de presse, d’avoir facilité, à l’époque, la mainmise syrienne sur le Liban, le CPL a récusé ces affirmations et rappelé que «les héritiers de ce mouvement se sont montrés dignes de leurs prédécesseurs», assurant que «la souveraineté du Liban a toujours été une revendication conjointe islamo-chrétienne».
La mise en garde lancée lundi par le président de la Chambre Nabih Berry aux opposants à la présence militaire syrienne au Liban, leur demandant de clore un débat qui commence, selon lui, à «menacer l’ordre public», n’a servi qu’à relancer la polémique autour de ce sujet. En effet, les propos de M. Berry ont déclenché une riposte immédiate de la part de plusieurs...