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Actualités - OPINIONS

Le véritable message de Sfeir

La communauté mahométane aurait-elle des raisons de craindre la mobilisation chrétienne autour du patriarche Sfeir ? Oui, si son message de convivialité est mal compris et si l’on retient seulement de son discours le refus de l’hégémonie syrienne sur le Liban. Le cardinal Sfeir est avant tout un homme de paix, mais pas de n’importe quelle paix. Il ne se rebelle pas seulement contre le tir des canons, mais aussi et surtout contre l’injustice dont est victime l’une des communautés du pays et qui fait naître en elle un sentiment de frustration générateur de haine ou de résignation. Les fondements du christianisme sont l’amour et l’espérance. Or la communauté chrétienne n’a aujourd’hui aucune raison d’aimer ou d’espérer. D’où son inquiétude. Certes, le patriarche maronite réclame l’indépendance et la souveraineté de sa patrie en tant que Libanais et pour tous les Libanais. Il n’empêche que sa conception de la liberté est typiquement chrétienne. Pour saint Paul, seule la vérité nous rend libres, libres d’aimer. Or la situation politique et économique actuelle incite de plus en plus au mensonge et à l’égoïsme. C’est la mentalité du chacun pour soi qui prévaut. D’où l’exode massif des jeunes qui angoisse tant le cardinal Sfeir. Les partis et les courants politiques qui ont manifesté mardi leur appui au patriarche se leurrent s’ils croient pouvoir récupérer le mouvement. Il est clair que Mgr Sfeir fera tout pour empêcher une politisation de ses revendications nationales. Un pari difficile à tenir, certes. Mais il faudra le gagner si l’on veut préserver le Liban islamo-chrétien.
La communauté mahométane aurait-elle des raisons de craindre la mobilisation chrétienne autour du patriarche Sfeir ? Oui, si son message de convivialité est mal compris et si l’on retient seulement de son discours le refus de l’hégémonie syrienne sur le Liban. Le cardinal Sfeir est avant tout un homme de paix, mais pas de n’importe quelle paix. Il ne se rebelle pas...