La maison d’Antioche, une association privée pour la sauvegarde du patrimoine

«Notre association, la maison d’Antioche, s’est donné pour but la sauvegarde du patrimoine culturel au Moyen Orient. Et on entend par «antiochien», les racines religieuses et culturelles de la plupart des communautés chrétiennes du Moyen-Orient», explique sœur Agnès-Mariam de la Croix, fondatrice et présidente de la maison d’Antioche. Dans cet objectif, l’association a déjà entrepris des travaux de restauration des fresques du monastère Saint-Jacques le Mutilé à Qâra en Syrie avec l’aide de l’institut d’archéologie allemand et l’université de Leyden. Pour le Liban, la maison d’Antioche compte lancer un projet national d’inventaire détaillé sur les icônes que l’on retrouve dans les collections privées du Liban. Ce projet est plus que nécessaire actuellement pour le pays du Cèdre. Car les collections privées sont très importantes, mais étant donné qu’elles ne sont pas recensées, elles ne constituent pas un point fort à l’échelle nationale. Et il faut ajouter que cet inventaire constitue aussi un état des lieux réel de toutes les icônes du Liban. Car «dans la fiche descriptive, l’état de la dégradation des pièces est très détaillé, note sœur Agnès-Mariam. Les responsables de la réalisation de cet inventaire sont des jeunes en voie de formation et ils seront suivis de près par des spécialistes. D’ailleurs, avant le travail sur le terrain, ces jeunes vont suivre un séminaire sur les traitements de base pour la restauration des icônes. Une forme de premier secours pour ces œuvres d’art», poursuit sœur Agnès-Mariam. Il est à noter que les fiches descriptives de l’inventaire seront réalisées par les membres du comité national pour la protection du patrimoine pictural et sous la supervision des experts internationaux. L’action menée par la maison d’Antioche pour la sauvegarde du patrimoine pictural s’inscrit parfaitement dans le cadre du travail de cette association qui collabore déjà à la protection du patrimoine écrit. «La maison d’Antioche a lancé avec le CICL (Centre de conservation du livre) à Arles en France un vaste programme euro-méditerranéen appelé MANUMED (manuscrits de la Méditerranée). Au Liban, nous avons commencé ces activités par une session sur les manuscrits d’Orient qui a eu lieu au monastère du Saint-Sauveur à Joun dans les alentours de Saïda. Des catalogues et des CD rom sont en cours d’édition, affirme sœur Agnès-Mariam. Le programme a également permis la création de centres de ressources qui englobent les inventaires et les documentations.