Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

UNION EUROPÉENNE - Les pays nordiques appliquent depuis hier la convention sur la libre circulation des personnes - L’élargissement de l’espace Schengen pourrait sonner le glas de la dimension septentrionale -

En adhérant à l’Union européenne (UE), les Suédois, les Finlandais et les Danois ont une première fois ébranlé le socle nordique. L’entrée, hier, de l’ensemble des pays d’Europe du Nord dans l’espace Schengen de libre-circulation des personnes pourrait sonner le glas, à court terme, de cette entité singulière. Les quelque 24 millions de Norvégiens, Danois, Suédois, Finlandais et Islandais pourront désormais voyager librement dans les dix autres pays déjà signataires de la convention de Schengen, sans avoir à produire leur passeport aux frontières. Cette convention, imaginée dès 1985 dans le village éponyme du Luxembourg, établit un espace européen de libre-circulation des personnes qui va désormais s’étendre du Cap Nord norvégien à Gibraltar (exclu) au sud et à la Grèce au sud-est. La ratification de la Convention Schengen par les différents Parlements nordiques ne s’est pas faite sans heurts. La Norvège et l’Islande, qui ont choisi de rester en dehors de l’UE, s’y sont finalement résignées de manière à préserver l’Union nordique des passeports datant des années 1950 qui permettaient aux ressortissants des pays membres de voyager en toute liberté, de Reykjavik à Helsinki. Mais pour les eurosceptiques norvégiens et islandais, l’entrée dans l’espace Schengen revient à mettre un pied dans l’UE. Il semble improbable en effet que ces deux pays se satisfassent encore longtemps des conditions qui leurs sont faites étant entendu que, en tant que pays tiers, ils n’ont pas la voix au chapitre sur la politique européenne. À cet égard, la France était fermement opposée à l’entrée de la Norvège dans l’espace Schengen avant de moduler sa position aux vues des garanties apportées par Oslo sur le renforcement de ses contrôles aux frontières. «Nous disposions auparavant d’un canevas de collaboration nordique. Il était pratique et basé sur les besoins humains, pas sur des effectifs militaires, des monnaies communes ni sur les ambitions politiques des grandes puissances», a déclaré à l’agence TT l’eurodéputé écologiste Per Gahrton, pour qui Schengen est une «mascarade». Les critiques ne manquent pas non plus de mettre en garde contre ce qu’ils considèrent comme un nouveau mur de Berlin érigé pour prévenir un éventuel afflux de travailleurs de force des pays baltes, d’Europe de l’Est, des Balkans mais aussi de Russie. Ces derniers craignent une détérioration de leurs relations – héritées de la guerre froide – avec les pays nordiques, qui sont demeurés non-alignés, à l’exception notable du Danemark, réputé proche de l’Otan. Face aux pressions insistantes de plusieurs capitales européennes, dont Paris, les pays nordiques ont été contraints de revoir leur législation en matière d’accueil des réfugiés, un revirement radical pour ces pays à longue tradition de terre d’asile. La loi suédoise, par exemple, ne prévoyait aucune sanction financière contre les compagnies aériennes peu regardantes sur les papiers d’identité. Les Finlandais soulignent pour leur part les difficultés induites par la surveillance des 1 200 kilomètres de frontière commune avec la Russie imposée par Schengen. Le renforcement des contrôles risque de peser sur le quotidien des milliers de travailleurs qui traversent quotidiennement la frontière dans les deux sens, estiment-ils. Dans une tribune libre publiée dimanche par le quotidien suédois Aftonbladet, les ministres de la Justice des pays nordiques ont cependant tenu à rassurer leurs voisins baltes. «C’est un jour important pour le “Norden”. Nous allons faire partie d’une communauté qui, un jour, sera encore plus étendue quand les pays qui ont déposé leur candidature d’adhésion à l’UE seront prêts pour intégrer Schengen», ont-ils estimé. «Nous pensons que nous, les pays du Nord, avons beaucoup à apporter au sein de Schengen», on-ils conclu.
En adhérant à l’Union européenne (UE), les Suédois, les Finlandais et les Danois ont une première fois ébranlé le socle nordique. L’entrée, hier, de l’ensemble des pays d’Europe du Nord dans l’espace Schengen de libre-circulation des personnes pourrait sonner le glas, à court terme, de cette entité singulière. Les quelque 24 millions de Norvégiens, Danois,...