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Actualités - CHRONOLOGIES

Coopération - Les Koweïtiens auraient posé des questions sur les relations libano-irakiennes - Émile E. Lahoud : Bagdad offre de nombreuses opportunités économiques

A quelques jours du sommet arabe de Amman, les Koweïtiens ont entamé une tournée régionale pour annoncer en gros qu’il serait prématuré d’évoquer une réconciliation avec les Irakiens. Ce serait là le principal message transmis par le ministre koweïtien des Affaires étrangères Sabah al-Ahmed al-Sabah aux responsables libanais. Certaines sources ajoutent en outre que le ministre koweïtien se serait aussi enquis de la portée de la visite en Iraq du fils du président de la République qui est aussi le président de la commission parlementaire de la jeunesse et des sports. Interrogé sur la question, Émile Lahoud reconnaît que les Koweïtiens ont été surpris par la visite de quelques jours qu’il a effectuée à Bagdad sur une invitation de Oudaï Saddam Hussein, président du comité olympique de son pays et député au Parlement irakien. Le député libanais affirme ne pas comprendre pourquoi il n’aurait pas dû répondre à cette invitation, puisqu’il s’est déjà rendu dans plusieurs pays arabes, notamment l’Égypte et les Émirats pour favoriser les échanges entre les jeunes Libanais et leurs camarades des autres pays arabes. Il ajoute que depuis qu’il a présenté sa candidature aux élections législatives, il s’est entendu avec son père pour que chacun agisse indépendamment de l’autre. En se rendant à Bagdad, Émile Lahoud n’avait nullement l’intention de prendre position sur les relations du Liban avec le Koweït d’une part et avec l’Irak de l’autre. Il a vu dans cette invitation, l’occasion de parler une fois de plus des problèmes qui lui tiennent à cœur, c’est-à-dire le chômage des jeunes. Le député a donc eu avec les responsables irakiens de longues conversations sur les problèmes des jeunes, mais il a aussi découvert une situation encore plus grave que ce à quoi il s’attendait. Comme tous ceux qui se rendent dans ce pays, il n’a pu que constater l’étendue des dégâts causés par l’embargo et il estime, comme la plus grande partie de la communauté internationale, que cet embargo est devenu inhumain et inutile. Des accords en attente Mais le plus important pour le jeune parlementaire a été de découvrir l’ampleur des bonnes dispositions irakiennes à l’égard du Liban. Au cours de ses entretiens, Émile Lahoud a perçu chez ses interlocuteurs une volonté réelle d’aider le Liban, non par des aides ou des crédits qui ne font qu’accroître la dette, mais à travers un échange fructueux. Déjà, le régime irakien a décidé depuis des années de donner la priorité aux pays arabes en matière de contrats économiques. Et parmi ces pays, le Liban bénéficie d’une attention particulière qu’il n’est pas en train de faire fructifier. Les responsables iraquiens auraient clairement exposé la situation au président de la commission parlementaire de la jeunesse et des sports, lui rappelant qu’avant 1990, le Liban exportait une grande partie de sa production agricole vers l’Irak. Aujourd’hui, ce pays propose une série d’accords au Liban, dans le cadre du plafond posé par les Nations unies. Il aurait ainsi suggéré de faire de Tripoli le troisième port chargé d’exporter son pétrole irakien et de réaménager dans la foulée la raffinerie abandonnée. L’Irak a aussi évoqué la possibilité d’établir une zone franche libano-irakienne, d’utiliser le Liban pour le transit agricole et de lever les taxes douanières sur certains produits agricoles libanais afin de favoriser les échanges entre les deux pays. Une importante délégation regroupant des ministres et des hommes d’affaires a même examiné récemment ces propositions à Bagdad, mais aucune mesure concrète n’a suivi ces entretiens. Ayant pris connaissance de la totalité du dossier, Émile Lahoud n’a pu s’empêcher de se demander pourquoi cette lenteur chez les Libanais. Il n’a pas le sentiment d’avoir ainsi dépassé ses responsabilités car en tant que citoyen libanais, tout ce qui intéresse son pays le concerne. Selon lui, l’ouverture du marché iraquien ne peut être que bénéfique pour le Liban et pour les jeunes en particulier. Selon lui, cette attitude n’est nullement dirigée contre les Koweïtiens, ni bien sûr contre la communauté internationale, puisque d’une part le Liban a besoin de tous ses frères arabes et d’autre part, ces accords se situent dans le cadre des échanges autorisés par les Nations unies. Les Syriens risquent-ils de prendre ombrage de cette ouverture sur l’Irak ? Émile Lahoud est catégorique. «Au contraire, ils l’encouragent». Selon lui, les Syriens sont en train de prendre des positions très avancées en faveur de l’Irak et ils ne s’opposent nullement à ce que le Liban fasse son propre intérêt. Pour eux, les problèmes du passé sont dépassés et leur souci est désormais de faire face à l’ennemi commun représenté par l’élection d’Ariel Sharon à la tête du gouvernement israélien. De leur côté, les Irakiens n’ont plus l’intention de se mêler de la politique interne libanaise. Ils ont d’autres soucis et leurs enjeux au Liban sont essentiellement économiques. Le jeune député estime donc que la lenteur dans la mise en marche des accords conclus vient du Liban et elle demeure à ses yeux inexpliquée. C’est pourquoi depuis son retour il n’a eu de cesse de soulever cette question et c’est un peu grâce à lui que l’ambassade d’Irak a rouvert récemment ses portes à Beyrouth. En fait, elle existait déjà, mais travaillait dans la plus grande discrétion. Désormais, elle a un statut diplomatique reconnu et le jeune député estime qu’il s’agit d’une initiative très positive de la part du gouvernement. Pour lui, elle ne doit être qu’un début sur la voie de l’intensification des échanges économiques. Quant au reste, notamment les relations politiques, le jeune député préfère ne pas s’en mêler.
A quelques jours du sommet arabe de Amman, les Koweïtiens ont entamé une tournée régionale pour annoncer en gros qu’il serait prématuré d’évoquer une réconciliation avec les Irakiens. Ce serait là le principal message transmis par le ministre koweïtien des Affaires étrangères Sabah al-Ahmed al-Sabah aux responsables libanais. Certaines sources ajoutent en outre que le...