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Actualités - OPINIONS

La désunion, source de tous - les malheurs de ce pays

Un constat historique, que dresse avec amertume un vieux de la vieille : si le Liban a connu tant de malheurs, c’est toujours à cause de la mésentente entre ses fils. En 1969, pour éviter la confrontation directe avec les Palestiniens armés, ce pays leur avait fait de lourdes concessions de souveraineté à travers la convention du Caire. Mais l’échéance fatale n’était que retardée et la guerre dite des deux ans a éclaté en 1975. Parce que les Libanais s’étaient divisés au sujet de la présence palestinienne, une fraction la rejetant et l’autre la cooptant totalement, au point de considérer l’ALP comme sa propre armée. Plus tard, les donnes s’inversent avec l’accord du 17 mai conclu sous la pression US avec l’envahisseur israélien. Les Libanais se divisent une fois de plus, d’autant qu’Israël lie son retrait à celui de la Syrie. Qui finit par l’emporter et fait annuler le document par la Chambre même qui l’avait voté. Ensuite il y a eu Taëf, unanimement reconnu comme défectueux, mais imposé comme seul moyen d’en finir avec la guerre. Une partie des Libanais a quand même refusé cette solution. Qui s’est du reste très vite confirmée comme bancale. À preuve qu’il n’y a jamais eu de cabinet d’entente. Pour la bonne raison que l’on n’est pas parvenu à s’entendre sur le sens concret à donner au terme même de l’entente. Pour les uns, elle ne doit concerner que les seuls taëfistes, et encore pas tous ; alors que pour les autres, elle n’a aucun sens si elle n’est pas vraiment nationale. Toujours est-il que beaucoup de clauses importantes de Taëf sont restées lettre morte. Dont le redéploiement syrien sur la Békaa, prévu pour 92, en prélude à un retrait total. C’est ce point qui cristallise le nouveau clivage sur la scène locale. Ce vétéran souligne qu’en définitive, on se retrouve confronté à un véritable marché de dupes. Car à Taëf, rappelle-t-il, le troc était aussi clair qu’explicite : les chrétiens acceptaient de céder les prérogatives primordiales réservées à la présidence de la République, moyennant l’assurance que les Syriens ne s’accrocheraient pas. Le contrat a été rempli d’un côté et pas de l’autre. Cependant, poursuit cette personnalité, c’est tout le pays qui y perd. En souveraineté, en indépendance, en autonomie de décision certes. Mais aussi en moyens de subsistance, voire de survie économique. De nouveau, ajoute le sage, les Libanais se retrouvent confrontés à une néfaste alternative : soit accepter le maintien de la présence militaire syrienne, soit assumer une fracture intérieure menaçant la paix civile. On le leur fait bien comprendre, en organisant des contre-manifestations de rue pour riposter au mouvement revendiquant le retrait. Du reste, souligne le pôle cité, cette agitation du moment est tout bénéfice pour les décideurs. Dans ce sens qu’à l’extérieur, l’on est amené à penser que leur présence musclée reste nécessaire pour empêcher les Libanais de s’entre-tuer de nouveau. Que pèsent dans ces conditions les appels lancés à l’unité interne, pour faire face aux menaces israéliennes, par un pouvoir lui-même soupçonné de parti pris ? Une question d’autant plus justifiée, conclut cette source, que l’État se contente de réprimer les jeunes (à l’Est mais pas à l’Ouest), sans rien faire pour initier un dialogue national.
Un constat historique, que dresse avec amertume un vieux de la vieille : si le Liban a connu tant de malheurs, c’est toujours à cause de la mésentente entre ses fils. En 1969, pour éviter la confrontation directe avec les Palestiniens armés, ce pays leur avait fait de lourdes concessions de souveraineté à travers la convention du Caire. Mais l’échéance fatale n’était que...