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Actualités - REPORTAGES

SOCIÉTÉ - Le yoga, une réalisation du « Soi » - Une thérapie de l’esprit et du corps - hors de toute intervention médicale

L’homme a toujours manifesté ses concepts et ses émotions à travers lui-même, à travers sa propre culture et sa propre éducation. D’ailleurs, il semble qu’on ne puisse faire autrement. Erreur ! Il existe, en Asie centrale, une pratique de méditation et de concentration très répandue, qu’on appelle «yoga». Plus spécialement, le «Sahaja yoga» est très apprécié pour ses aspects bénéfiques touchant à la santé morale et corporelle. «Sahaja yoga» signifie «l’union spontanée avec le Soi» : il s’agit de se libérer de tous les conditionnements tant internes qu’externes au corps humain ; c’est ainsi que cette union se réalise, permettant un plein éveil de toutes les facultés mentales et une excellente forme physique. Les responsables au Liban du centre indien Isha Foundation de yoga ont invité leur initiateur, le gourou Jaggi Vasudev, à passer quelques semaines au Liban, afin de profiter de son expérience. Le célèbre gourou indien Jaggi Vasudev, personnalité charismatique du monde du yoga, a entamé sa visite au Liban à la fin du mois de février. Pour les yogis libanais, c’est un grand honneur de recevoir «leur» Jaggi, surtout que les tournées du gourou se sont limitées aux États-Unis et à l’Inde, à l’exception d’une visite au Liban en février 2000, il y a un an. Jaggi a déjà donné deux conférences publiques où il a parlé, avec humour et avec une extrême simplicité, de la vie, du monde, des réactions et des concepts humains et, bien sûr, du yoga ! Il a défini cette pratique comme «la science de l’énergie interne, l’art de l’exercice de l’énergie du corps». Le rayonnement de sa personne a véritablement touché l’assistance. Jaggi a également dirigé un séminaire d’initiation au yoga pendant huit jours, au début de ce mois. Sadghuru Jaggi a créé le «Sahaja Sthithi yoga», dont le principe est de rendre au corps humain son rôle principal : constituer le «temple de l’esprit» et, par là, redonner santé et vigueur au corps. Communément lié à la philosophie hindoue ou à la religion bouddhiste, le yoga se définit en fait beaucoup plus simplement : il s’agit d’une expérience vivante, basée sur des techniques de respiration, de méditation et de concentration, dont les buts sont essentiellement le contrôle du corps humain et la «connaissance» de soi. Une expérience de 5 000 ans Ces objectifs ne sont pas le monopole des ascètes ou des gourous ; tout être humain peut y accéder, à condition de suivre un entraînement physique et mental. Le yoga a cinq mille ans d’expérience. C’est au IIe siècle avant J-C que la pratique yoguique fut dotée d’un fondement philosophique. Depuis, le yoga a évolué et plusieurs formes de la doctrine sont apparues. Son influence apparaît essentiellement dans l’hindouisme et le bouddhisme. Le yoga ne trouve nullement son origine dans des pouvoirs magiques ou miraculeux, mais à l’intérieur de nous. En examinant la manière dont on vit, dont on perçoit les choses, en ayant conscience de chaque acte, chacun est susceptible d’atteindre un état de lucidité, de «connaissance», en se détachant du monde des émotions et des sens. Cet état de conscience est la «Réalisation du Soi. Nous perdons beaucoup d’énergie en termes de lutte intérieure, explique N. Nous tentons souvent, inconsciemment, de limiter nos pensées. Le yoga nous permet de dépasser ces limites intérieures et de discerner plus clairement les choses qui nous entourent et le monde où nous vivons». Cette discipline nous porte en effet au-delà de la pensée relative influencée par les émotions, dans la «réalité». «Nous pouvons même agir sur notre rendement professionnel ! Ma capacité à créer et générer du travail a augmenté d’un tiers», raconte E. Toutefois, cela exclut tout prodige : le yoga est une sorte de thérapie intérieure, un mode de «purification» de toutes les fausses illusions ou autres influences sur l’esprit. Il est «l’art de se retrouver soi-même», dit E. «S’observer est l’une des premières voies de la transformation personnelle ; cela nécessite un travail de conscience et d’éveil constant», poursuit-il. Pour N., le yoga donne conscience de sa propre capacité à créer sa vie : «Nous sommes nous-mêmes créateurs de notre propre vie ; il s’agit de prendre conscience de nous-mêmes et de nos capacités. Pour améliorer nos relations avec nous-mêmes et avec notre entourage, nous devons effectuer un travail personnel de maîtrise de soi. Il faut savoir se détacher de ses émotions», ajoute-t-elle. «Cela ne veut pas dire que nous ne ressentons plus de joies, de plaisirs ou de tristesse, intervient H, mais nous arrivons à contrôler nos sens quand il le faut». N. ajoute que les émotions deviennent un «outil», permettant de réagir convenablement face à chaque situation. Nous n’avons surtout pas à croire en quelque chose ou quelqu’un. Il s’agit uniquement de se procurer un «pouvoir de discernement», de se découvrir peu à peu, en observant profondément l’esprit et le corps humains. Le yoga est ainsi une manière d’être, de se «réaliser». La pratique du yoga se fait – idéalement – en huit étapes : le contrôle de soi (yama), qui inclut des principes moraux, tels l’honnêteté, l’éloignement de la luxure ; la religion (niyama), qui exige des rites purificatoires et la dévotion ; des postures spécifiques (â sana) ; une technique de respiration (prânâyâma) ; la maîtrise des sens (pratyâhârâ) qui implique un retour de l’esprit vers lui-même, en se détachant du monde extérieur ; la maîtrise de l’esprit (dhâranâ), qui se fait par la concentration mentale sur certaines parties du corps, ce qui favorise le pratyâhârâ ; la méditation (dhyâna) et la contemplation (samâdhi), où la pensée est totalement absorbée par la connaissance. C’est cette dernière étape qui affranchit la personne des illusions, des sens et des contradictions. Selon certains yogis, atteindre l’étape ultime nécessite plusieurs vies. « Système subtil » et « chakras » Connu sous le nom d’«arbre de vie», le système subtil est un relevé des canaux d’énergie. Il permet notamment de développer la personnalité, en agissant sur le physique et l’esprit. Le système subtil est étroitement lié aux nerfs du corps humain ; en fait, le système nerveux reproduit l’état spirituel, c’est-à-dire le système subtil. Il est composé de trois canaux, situés respectivement dans le nerf sympathique gauche du cerveau, le nerf sympathique droit et le nerf parasympathique central : le premier représente l’aspect féminin et le passé. Plus encore, il représente la volonté de l’être de rechercher la vérité ; le deuxième canal représente l’aspect masculin et le futur, il exprime la créativité artistique ; enfin, le troisième canal fait évoluer le côté spirituel en chacun, il est responsable de l’équilibre physique, mental et émotionnel. La relation entre les exercices de yoga et le système subtil se situe au niveau de la pratique : le yoga (surtout le «Sahaja yoga») tient éveillé et maîtrise entièrement le système subtil. Les personnes qui utilisent naturellement le «canal du côté gauche» (premier canal) plus que les deux autres canaux sont généralement émotives et nostalgiques, en société, elles ont tendance à s’effacer. Les personnes qui se servent plus de leur «canal du côté droit» (deuxième canal) sont intellectuelles et planifient toujours pour le futur ; elles sont assez agressives et aiment dominer leur entourage. Le «canal central» (troisième canal) gère toutes les fonctions involontaires du corps humain, telles que la respiration et les battements cardiaques. Par les séances de yoga, ces trois systèmes sont en pleine activité et procurent ainsi au yogi une vitalité et une lucidité réelles. En plus de ces trois canaux, le système subtil est formé des «chakras», c’est-à-dire les centres d’énergie, qui régissent les aspects psychosomatiques de l’être humain. Ils sont au nombre de sept. Par la pratique du yoga, ils nous permettent de rétablir notre équilibre intérieur et nous redonnent forme et santé. La «kundalini», dernier élément composant le système subtil, est une énergie spirituelle, qui réside à l’état latent, à la base de la colonne vertébrale. Après la «Réalisation du Soi», nous pouvons ressentir quelques fois une sensation de fraîcheur apaisante. Le «Sahaja yoga» traduit la perception de l’énergie «kundalini» par «vibrations divines», elle est synonyme de l’avènement de la «Réalisation du Soi», dans sa forme la plus complète. Le yoga peut donc être perçu de manière tangible sur le système nerveux, à travers un corollaire appelé «système subtil». C’est ainsi que les bienfaits physiques, émotionnels et spirituels du «Sahaja yoga» se font sentir dans nos diverses activités quotidiennes. En conclusion, le yoga est une pratique qui réagit directement sur les centres et canaux d’énergie, sur les émotions et les sens. Plus encore, il s’agit d’une science, dont la mise en œuvre est facilement réalisable. Le yoga est en définitive une transcendance. Vivre sa vie pleinement, en expérimentant tout pas franchi, tout changement, toute réaction en nous. Mais cet examen de nous-mêmes pourrait nous faire peur : en effet, qui n’éprouve une certaine angoisse face à la réalité ? Les réactions humaines sont effrayantes, à y penser. Le yoga, au contraire, assure une véritable paix intérieure. C’est le bénéfice de cette sérénité intérieure, ressentie lors des exercices, que les yogis cherchent principalement à atteindre.
L’homme a toujours manifesté ses concepts et ses émotions à travers lui-même, à travers sa propre culture et sa propre éducation. D’ailleurs, il semble qu’on ne puisse faire autrement. Erreur ! Il existe, en Asie centrale, une pratique de méditation et de concentration très répandue, qu’on appelle «yoga». Plus spécialement, le «Sahaja yoga» est très apprécié...