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Actualités - OPINIONS

La botte ou la crotte

En gros, la vie de groupe est une simple question d’éducation. Tu traverserais l’Europe, les États-Unis, le Japon et l’Australie, tu ne croiserais pas un seul soldat. En revanche, dans les pays qu’on qualifie d’émergents – juste pour pas les vexer parce qu’en 50 ans ils n’ont pas été fichus d’émerger –, la vie quotidienne se conjugue au petit bonheur la botte. Des troufions, des bidasses, des spadassins... Chez nous aussi, ils sont tapis partout, jusque dans nos quenottes et nos bandages herniaires. Chaque fois que des illuminés se prennent à faire les marioles, on leur balance une division blindée dans la figure. T’es ado, boutonneux, orphelin du général et taratateux ? Goûte-moi ce Ranger et cette chenille de char en attendant que le Michou revienne sur son blanc destrier. Plus moyen de se chamailler tranquille sans se faire alpaguer par un cerbère, tellement bardé de munitions que t’oses même pas lui offrir du feu. Même cinoche à la LBCI, où les salariés devaient tous les matins passer à la moulinette: aboiements, papiers, fouille corporelle avec touche-pipi, examen de sang, de selles et d’urine. Idem rue du Musée, où chaque jeudi on claquemure les habitants, après avoir fait le ménage de leurs bagnoles en stationnement, pour que des ministres palabrent tranquille à l’abri des treillis et des chars. Au rythme où vont les choses, la société civile tout entière finira par émigrer en masse au Liban-Sud. Tout près de la frontière israélienne, au milieu des crottins de chèvre. Là au moins, il n’y a que des policiers et des gendarmes. Comme en Europe, aux États-Unis, au Japon et en Australie.
En gros, la vie de groupe est une simple question d’éducation. Tu traverserais l’Europe, les États-Unis, le Japon et l’Australie, tu ne croiserais pas un seul soldat. En revanche, dans les pays qu’on qualifie d’émergents – juste pour pas les vexer parce qu’en 50 ans ils n’ont pas été fichus d’émerger –, la vie quotidienne se conjugue au petit bonheur la...