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Actualités - CHRONOLOGIES

EXPOSITION - Miniatures, de Hassan Lavassany, au CCF - Plus qu’un art, une cause

Iranien d’origine, Libanais de naissance, Hassan Lavassany est l’un des quatre peintres miniaturistes créateurs existant aujourd’hui de par le monde. Au Centre culturel français, rue de Damas, il expose, jusqu’au 30 mars, 19 miniatures récentes. Une collection étonnante qu’il a mis trois ans à préparer. Rencontre avec un artiste perfectionniste jamais satisfait de lui-même. Hassan Lavassany ne croit pas au don, mais à la volonté. «C’est à force de m’exercer que j’ai abouti à cette technique, mais je trouve qu’elle n’est pas encore suffisamment perfectionnée», affirme-t-il. Aujourd’hui, la miniature est devenue pour lui une cause. «C’est notre langage, en tant que Moyen-Orientaux, et je voudrais arriver à remettre cet art asiatique sur le “marché” culturel». À travers ses compositions, Lavassany est «prêt à poser n’importe quelle question». «La miniature est un art plastique tellement souple», dit-il. Ses œuvres sont tantôt abstraites, tantôt narratives. «En tant que Libanais, il est normal qu’il y ait parfois l’abstraction totale dans mes compositions parce que j’ai une ouverture sur l’Occident, et je suis aussi francophone». Un sujet qu’il aime bien et qu’il traite dans deux compositions, de façon classique puis plus librement : les quatrains de Khayyam traduits par Ahmad Rami, chantés par Oum Koulsoum. Scénographie On reste médusés, fascinés par la délicatesse des compositions – couleur ou noir et blanc – de Lavassany, par la profondeur, le relief et surtout le mouvement. «J’aime le mouvement, c’est mon côté danseur, car j’ai aussi fait de la danse quand j’étais jeune», indique-t-il. Extrêmement moderne, son travail reste oriental, «même quand l’idée est occidentale, précise-t-il. Je ne me masque pas lorsque je “parle” un langage occidental, je suis toujours moi. Tout comme Georges Schéhadé, Libanais et Égyptien qui écrivait en français. Mais ce qu’il écrivait restait libanais et égyptien». C’est toute une ambiance que l’artiste miniaturiste a créée, toute une scénographie, pour mettre en valeur ses compositions. La salle d’exposition du CCF est transformée : tapis recouvrant le sol, musique soufi, thé, fruits secs, encens. «La miniature a besoin d’un temple», affirme-t-il. Précision : les murs sont recouverts d’agrandissements, les œuvres originales étant «installées» dans l’arrière-galerie. Lavassany peint à l’acrylique uniquement et utilise des plumes et des pinceaux très fins. «La miniature est un langage qui a disparu il y a quatre siècles. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que quatre miniaturistes créateurs au monde, trois Iraniens et un Turc. Nous nous connaissons bien et nous nous apprécions réellement. Nous restons toujours en contact et il y a beaucoup d’échanges entre nous». Tous les autres miniaturistes sont des imitateurs qui copient des œuvres, traditionnellement. «Ce sont des artisans, pas des artistes». Lavassany consacre 12 à 14 heures par jour à la miniature. «Pour préparer cette petite exposition de 19 pièces – en plus de quelques pièces que j’ai vendues et que je ne voulais pas exposer – j’ai dû m’isoler du monde». Un véritable ermitage de trois ans et quatre mois, dont cinq mois de silence total. «Cet art est très mystique et exige méditation et concentration. Plus que d’autres expressions, il répond à ma culture, à ma personne, à mon histoire personnelle», insiste-t-il. Toujours au CCF, toujours jusqu’au 30 mars, Hassan Lavassany anime au quotidien des ateliers d’art miniature. Ces ateliers gratuits sont ouverts à tous. Il faut toutefois s’inscrire à l’avance, pour des raisons d’organisation, auprès des secrétaires de la Coopération linguistique et éducative de la Mission culturelle française, Ketty Abboud et Corinne Allam. Appeler le 01/615828. Les matinées (de 10h à 13h) sont consacrées aux élèves de 7 à 18 ans, par groupes de 20, à raison d’une heure par groupe ; et les après-midi (de 16h à 19h) aux adultes. «On peut suivre une seule séance ou plus, si l’on veut. Il s’agit simplement de permettre aux personnes intéressées de découvrir la miniature, de toucher cette matière et pas seulement la contempler de loin, souligne Lavassany. Une peinture est quelque chose de concret. Quand on la touche, elle devient vraie». Par ailleurs, le miniaturiste travaille actuellement, en collaboration avec le CCF, sur un projet visant à rapprocher le public de l’art, dans ses diverses expressions, à travers des ateliers gratuits. «Je vais demander à des amis, artistes professionnels, de venir dessiner et peindre avec les jeunes. Les jeunes ont des idées, c’est la technique qui leur manque. Les artistes, avec le temps, perdent un peu leur imagination. Je crois en l’échange entre les générations, et je pense que ces ateliers seront intéressants, tant sur les plans intellectuels et humains que techniques».
Iranien d’origine, Libanais de naissance, Hassan Lavassany est l’un des quatre peintres miniaturistes créateurs existant aujourd’hui de par le monde. Au Centre culturel français, rue de Damas, il expose, jusqu’au 30 mars, 19 miniatures récentes. Une collection étonnante qu’il a mis trois ans à préparer. Rencontre avec un artiste perfectionniste jamais satisfait de lui-même....