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Actualités - CHRONOLOGIES

LBC - Le litige qui oppose Frangié et Farès au PDG devrait être tranché lundi - Pierre Daher déterminé à se battre jusqu’au bout

Le contentieux qui oppose le PDG de la LBCI Pierre Daher à deux des actionnaires de la chaîne, les députés et ministres Sleimane Frangié et Issam Farès devrait être tranché par le juge des référés de Jounieh lundi prochain. Que se passe-t-il à la LBCI ? «Les problèmes traînent depuis que le capital de la chaîne a été augmenté et qu’elle a obtenu l’autorisation d’émettre en 1996», a indiqué Pierre Daher dans une interview à L’Orient-Le Jour. Pour acquérir chacun 10 % des actions, Frangié et Farès ont posé, en 1995, leurs conditions. L’une était primordiale aux yeux des deux actuels députés du Nord : déterminer la ligne politique de la chaîne. À cette époque-là, Pierre Daher était prêt à tout pour sauver sa chaîne, afin de permettre à la LBCI, qui a commencé officiellement à émettre le 23 août 1985, à poursuivre son activité. Il n’avait pas le choix, et il s’est accroché donc à l’unique planche de salut. À partir de 1997, M. Frangié nomme des contrôleurs politiques, notamment Georges Yammine, qui sera suivi par Osmane Majzoub, (nommé par M. Farès) remplacé ensuite par Nader Succar, élu député en septembre 2000. Et qui devait être remplacé, selon le souhait de l’actuel ministre de la Santé, par Jospeh Bou Haroun. Mais c’en était trop pour Pierre Daher, qui souligne «être préparé et habitué à toutes les pressions» et qui est déterminé depuis quelque temps à livrer bataille. Au fil des ans, avec la présence des deux actionnaires puissants mais minoritaires, la LBCI est devenue le porte-parole des deux députés du Nord. Depuis la fin des années quatre-vingt-dix et jusqu’à la fin de l’an 2000, le personnel de la LBCI, notamment son PDG ainsi que les journalistes politiques de la chaîne, ont subi bien des pressions, selon M. Daher. On raconte que souvent, à une certaine époque, le journal de 20 heures était dicté au personnel de la LBCI. À plusieurs reprises, des éléments armés ont fait irruption dans les locaux de la chaîne pour faire appliquer leur propre loi. Le dernier incident de ce genre a été enregistré en septembre dernier. «À partir de l’automne 2000, la LBCI a recommencé à recouvrer son indépendance», indique Daher, en affirmant que «la liberté d’expression, notamment en matière d’information - au sein de la station - est actuellement régie par les stipulations de la loi sur l’audiovisuel qui impose à toute télévision de respecter l’objectivité dans l’information et le pluralisme d’opinion et ce dans le cadre des constantes nationales». L’affaire Bou Haroun Pourquoi les actionnaires minoritaires de la LBCI veulent-ils imposer leur ligne politique à la station ? Pierre Daher estime que, pour beaucoup, «la LBCI un effet de catalyseur sur l’opinion publique». «Certains considèrent également que la chaîne, différente de toutes les autres, peut influer sur la politique du pays», ajoute-t-il. Est-ce donc pour cette raison que MM. Frangié et Farès ont décidé d’avoir leur mot à dire ? «Le contrat que j’ai signé avec les deux députés du Nord en 1995, qui leur donnait une autorité sur la ligne politique de la chaîne et leur permettait de nommer avec mon accord un contrôleur politique est nul : il a été conclu sous la pression de la crainte», indique le PDG qui détient actuellement avec son épouse Randa 10 % des actions de la chaîne. «De plus, la loi sur l’audiovisuel adoptée en 1994 prévoit que le directeur responsable doit détenir un diplôme de journalisme, avoir une expérience de trois ans dans ce domaine, être membre de l’Ordre des journalistes, et surtout exercer exclusivement ce métier», indique Daher. Et d’ajouter : «À la limite, je ne serais pas contre le fait que MM. Frangié ou Farès qui détiennent chacun 10 % des actions de la chaîne, occupent ce poste de responsabilité mais ils devraient également remplir les conditions requises par la loi». C’est-à-dire, finaliser des études de journalisme, acquérir une expérience dans ce domaine, et démissionner de leurs postes de ministres et de députés, pour éliminer toute incompatibilité légale et se consacrer exclusivement à leur nouvelle fonction. C’est l’affaire Bou Haroun, nommé en septembre dernier contrôleur politique par Sleimane Frangié et Issam Fares et dont la candidature a été refusée par Daher, conformément à l’accord de juin 1995, qui a mené les actionnaires de la chaîne devant les tribunaux. «Juridiquement, et selon la loi sur l’audiovisuel, ils ne peuvent pas nommer un contrôleur, s’ils veulent surveiller la ligne politique de la chaîne, ils n’ont qu’à venir sur place et occuper le poste de directeur responsable», explique Daher. Justement, pourquoi le PDG de la LBCI a-t-il décidé de refuser la candidature de Bou Haroun, une affaire qui l’a menée devant les tribunaux, alors qu’il avait accepté la présence dans son entreprise de trois personnes qui se sont succédé à ce même poste ? Des actionnaires de tous bords et horizons Selon Daher, nous vivons toujours sous pression, mais «la situation a bien changé depuis 1997». Il semble qu’une atmosphère de liberté souffle sur le pays. Le PDG de la LBCI dément d’être soutenu par de hautes instances politiques du pays. Il lance en souriant avoir deux alliés célestes : «saint Charbel et le bienheureux Hardini». À l’entendre, on sent que le PDG de la LBCI compte livrer bataille jusqu’au bout. Il semble que Daher a ras-le-bol du fait accompli, de la volonté de mainmise des actionnaires minoritaires sur la chaîne qu’il dirige. En fait, qui est majoritaire à la LBCI, et qui siège au conseil d’administration ? «Des personnes de tous bords et horizons, et rares sont ceux qui détiennent plus de 7 % des actions de l’entreprise», indique le directeur général de la chaîne. À un moment Daher pouvait rassembler la majorité de 51 %. Ce n’est plus le cas actuellement. Et MM. Frangié et Farès sont incapables, jusqu’à nouvel ordre, de fédérer la majorité des actionnaires. À la question de savoir s’il pense gagner la bataille juridique du 12 mars, le PDG de la LBCI répond par une question. «Selon la loi ou selon le fait accompli ?», demande-t-il. Si Daher perd le procès lundi prochain, il compte interjeter appel et si nécessaire se pourvoir en cassation. Et il veut se faire entendre : «Si quelqu’un touche encore à la LBCI, j’utiliserai tous les moyens légaux pour la défendre». Est-ce qu’il compte remanier la répartition de l’actionnariat ? Ou mettre un terme à la présence de MM. Frangié et Farès au sein du conseil d’administration ? Est-ce une véritable bataille où uniquement le meilleur gagnera qui s’annonce ? Le PDG de la LBCI, qui croit dur comme fer que «la patience est une vertu», préfère ne pas répondre à toutes ces questions. Une chose est sûre, le refus de Pierre Daher d’accepter la candidature de Bou Haroun au poste de contrôleur politique en septembre dernier marque inévitablement le début d’une nouvelle étape pour la chaîne.
Le contentieux qui oppose le PDG de la LBCI Pierre Daher à deux des actionnaires de la chaîne, les députés et ministres Sleimane Frangié et Issam Farès devrait être tranché par le juge des référés de Jounieh lundi prochain. Que se passe-t-il à la LBCI ? «Les problèmes traînent depuis que le capital de la chaîne a été augmenté et qu’elle a obtenu l’autorisation...