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Actualités - OPINIONS

Télé-profundis

189,250 MHz : Télé-Liban a exhalé son dernier Koullouna, illustrant, s’il en est encore besoin, le ratage d’une gestion lorsque l’État fourre son nez dans ce qui ne le regarde pas. Une chaîne jadis auréolée du prestige des pionniers, lorsqu’elle était encore société privée, aujourd’hui littéralement assassinée par la gabegie et le copinage politique. De quel cerveau tordu a donc germé l’idée qu’il faut absolument une télévision d’État pour rediffuser, aux frais du contribuable cette fois, les mêmes âneries dont nous inondent déjà certains médias privés ? Payer de l’argent pour qu’à 19h30, tous les soirs, des hommes-troncs, micro au bec et l’œil vissé sur le prompteur, nous débitent dans un suspense insoutenable le nombre de blaireaux en visite chez les présidents de la République, de la Chambre et du Conseil. Jeter en pâture, à une population rackettée, les images affligeantes de deux bipèdes assis autour d’un vase fleuri et d’une boîte de Kleenex, en train de glaglater du dentier autour des problèmes-de-l’heure-à-la-lumière-des-derniers-développements ». Carnet mondain stupide d’une information aux ordres, dont le moindre détail était réglé comme du papier à musique dans les bureaux d’un ministère ringard qu’on espère en voie de disparition. Mais bon, pour une fois qu’on a un ministre couillu, on ne va pas pleurer ce débris d’antenne qui a fini par empaler une truellée de copains et de coquins politiques, embrochant au passage ceux dont l’indiscutable compétence a été noyée sous le flot des flagorneurs et des ignares. 189,250 MHz : la parole est d’argent, dit-on. Sauf que quand l’argent se fait rare, le silence vaut vraiment de l’or.
189,250 MHz : Télé-Liban a exhalé son dernier Koullouna, illustrant, s’il en est encore besoin, le ratage d’une gestion lorsque l’État fourre son nez dans ce qui ne le regarde pas. Une chaîne jadis auréolée du prestige des pionniers, lorsqu’elle était encore société privée, aujourd’hui littéralement assassinée par la gabegie et le copinage politique. De quel...