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Actualités - CHRONOLOGIES

Conseil des ministres - Des mesures-choc pour un état d’urgence économique - Début de privatisation de l’EDL, licenciement collectif à Télé-Liban

Le Conseil des ministres a confié hier au ministre de l’ Énergie et de l’Eau le soin de préparer un projet de loi prévoyant la privatisation de la gestion de l’Électricité du Liban (EDL), pour une durée de trois ans, et la privatisation partielle de son capital. Ainsi, le futur «partenaire stratégique» de l’État devra nécessairement s’associer au capital de l’EDL, qui deviendra une «société mixte». Intervenant à la veille du voyage prévu du chef du gouvernement à Paris, les 26 et 27 février (voir par ailleurs), ce début de privatisation de l’EDL doit fournir à la Banque mondiale et à la Banque européenne d’investissement (BEI), la preuve du sérieux avec lequel le Liban amorce la nouvelle phase de sa politique de redressement économique et financier. Parallèlement à cette importante décision, le Conseil des ministres a renouvelé, à l’unanimité des présents, l’engagement sans faille du Liban à poursuivre sa politique de stabilité monétaire, et a réitéré sa confiance dans la capacité du pays à briser le cycle infernal dans lequel il se trouve engagé, de par la lourdeur de la dette publique et la récession. La privatisation partielle de l’EDL, assimilable à une réforme administrative en profondeur, se couple d’une décision tout aussi importante : l’acceptation par le Conseil des ministres de la décision du conseil d’administration de Télé-Liban de licencier collectivement le personnel de la station, soit environ 500 personnes, et de suspendre provisoirement les émissions de cette station d’État à partir du 1er mars. Les employés licenciés toucheront des indemnités d’un montant global de plus de 30 millions de dollars, payables en deux tranches, immédiatement et dans six mois. Ce «dernier recours» a été rendu nécessaire par l’extraordinaire pléthore d’employés à Télé-Liban, qui fonctionnerait parfaitement avec moitié moins d’employés, et la fantasque convention collective qui y régissait les rapports de travail. Parallèlement à cette mesure-choc, qui doit crever un abcès remontant à très loin, le Conseil des ministres a enjoint à tous les ministres de mettre à pied tous les journaliers, contractuels et surnuméraires de leurs départements, et d’en remettre une liste à l’Inspection centrale, qui doit les redistribuer progressivement en fonction des besoins. Entre-temps, tout nouveau recrutement de fonctionnaire devra nécessairement être approuvé par l’Inspection centrale, qui puisera dans ses «réserves» avant de s’adresser au-dehors. Le ministre de l’ Information, répondant aux nombreuses interrogations des journalistes présents, a souligné que ce qui se produit à Télé-Liban doit servir de «modèle» à tous les ministères et services publics. Dotée d’un nouvel organigramme et d’une nouvelle échelle des salaires, et regroupée dans un seul bâtiment, Télé-Liban reprendra ses émissions le 25 mai, date anniversaire de la libération et du retrait de l’armée israélienne de la bande frontalière. Dès l’entrée en vigueur de la décision de licenciement, les offres d’emploi seront proposées, et ceux qui le voudront et qui jouiront de la compétence nécessaire seront réengagés, sur la base d’une nouvelle échelle des salaires, a dit M. Ghazi Aridi,. Le ministre a affirmé vouloir faire de Télé-Liban une station nationale modèle qui diffuserait des émissions portant sur la culture, la pensée, l’économie, la politique, le développement, l’environnement, la jeunesse, les étudiants et les régions. Aucune priorité à l’emploi ne sera accordée aux fonctionnaires licenciés, a-t-il précisé. Ces deux décisions radicales du Conseil des ministres ont été accueillies avec un immense soulagement par le chef du gouvernement, qui a décrit la séance du Conseil des ministres d’hier comme étant «la meilleure depuis l’entrée en fonction du nouveau gouvernement». Les ministres présents ont même été jusqu’à applaudir le président de la République, qui avait affirmé que, sans de telles mesures, «nous ne serons jamais un État». Par ailleurs, le Conseil des ministres a approuvé le principe d’un appel d’offres international pour la livraison de fuel à l’EDL payable en bons du Trésor. Le projet, une idée du ministre Mohammed Abdel Hamid Beydoun, prévoit que ces livraisons seront payables, dans trois ans, l’État faisant ainsi l’économie des intérêts que leur montant pourrait générer. Le Liban a par ailleurs approuvé hier le projet de loi sur le blanchiment de l’argent sale, ainsi que le projet de loi élargissant les prérogatives de l’Idal, qui jouera désormais le rôle de «guichet unique» («one stop shop»), si ardemment souhaité par les investisseurs, découragés par la lenteur des formalités bureaucratiques, les prébendes à payer et l’absurdité de certaines réglementations. Enfin, le Conseil des ministres a décidé de retirer le projet de loi sur la décentralisation administrative, pour supplément d’étude, d’acheter 8 000 bidons d’huile d’olive, pour le compte de l’armée, des villages du Liban-Nord, et des cazas d’Aley et du Chouf, de prendre totalement en charge financièrement les opérations de «nettoyage» du sang du cholestérol, d’accueillir le deuxième championnat scolaire arabe de football (juillet 2001), et enfin d’autoriser le CDR et les deux autres conseils (CEGP et CEGPB) à poursuivre l’exécution des projets en cours.
Le Conseil des ministres a confié hier au ministre de l’ Énergie et de l’Eau le soin de préparer un projet de loi prévoyant la privatisation de la gestion de l’Électricité du Liban (EDL), pour une durée de trois ans, et la privatisation partielle de son capital. Ainsi, le futur «partenaire stratégique» de l’État devra nécessairement s’associer au capital de...