RUSSIE - Soljenitsyne se prononce - contre la réforme foncière

L’écrivain Alexandre Soljenitsyne s’est prononcé hier contre la vente des terres agricoles en Russie, avant une réunion sur la réforme foncière en présence du président Vladimir Poutine. «La terre doit être la propriété du fermier et de lui seul, pas d’un voleur ou d’un propriétaire», a déclaré l’ex-dissident soviétique à l’agence Interfax. Il s’est prononcé contre les ventes aux enchères de terres agricoles, estimant que dans ce cas, la terre «se retrouverait dans les mains avides des gredins qui ont volé des milliards à la Russie et pas dans celles des fermiers». Aujourd’hui les «nouveaux Russes», la nouvelle génération qui s’est enrichie avec la chute de l’URSS, «tentent de s’emparer de la terre car c’est un investissement profitable qui leur permettra de garder leurs milliards», a souligné l’écrivain, prix Nobel de littérature. «Nous perdrons notre Russie» si une telle réforme est permise, a conclu l’écrivain (82 ans). Des ventes aux enchères de terres ont déjà eu lieu dans certaines régions mais il s’agit d’initiatives locales. La réforme agraire en chantier depuis la chute de l’URSS doit régler la question de la propriété des terres qui étaient collectivisées à l’époque soviétique. Le président Poutine a récemment déclaré que la Russie avait «besoin d’une loi précise sur la propriété foncière», mais sans s’engager sur la question des terres agricoles. Le Conseil d’État devait examiner hier un projet de code foncier. Cet organe consultatif a été créé dans le cadre de la réforme régionale destinée à renforcer le pouvoir fédéral. En janvier dernier, les députés russes ont adopté en première lecture, pour la première fois depuis la fin de l’Union soviétique, une résolution autorisant la propriété foncière, à l’exception des terres agricoles. Un code foncier est l’une des réformes les plus attendues par les investisseurs étrangers.