« Vous surestimez la capacité du FBI - à vous contrecarrer », écrivait l’espion

Robert Hanssen communiquait avec ses agents traitants essentiellement par lettres. Ces lettres, 27 au total, évoquées dans un document réunissant des témoignages d’enquêteurs, étaient parfois postées, mais la plupart du temps elles étaient déposées dans des lieux secrets. En voici quelques extraits : En 1986, il confie sa difficulté à dépenser l’argent gagné : «C’est une complication de plus pour moi puisque je ne peux pas le dépenser, le stocker ou l’investir sans soulever de soupçons». 15 juillet 1988 : «Mes soucis pour ma sécurité peuvent paraître excessifs, mais l’expérience montre qu’ils sont nécessaires. Je suis beaucoup plus en sécurité si vous ne savez pas grand-chose sur moi. Vous comme moi ne sommes pas des enfants en la matière». 14 mars 2000 : «Je suis maintenant à un point jamais atteint pour me sacrifier à votre profit, et je reçois le silence (en retour). Je hais le silence...». 8 juin 2000 : (Les États-Unis) «peuvent être approximativement comparés à un enfant fort physiquement mais retardé, potentiellement dangereux, jeune, immature et aisément manipulable. Mais ne soyez pas dupes de cette apparence. (Cet enfant) peut aussi devenir soudainement ingénieux, comme un savant idiot, une fois qu’il a un objectif». Novembre 2000 : «Des changements récents de la loi américaine prévoient maintenant la peine de mort pour l’aide que je vous apporte, comme vous le savez, donc je prends quelques risques. D’un autre côté, je connais bien mieux que quelques autres les champs de mines et les risques. D’une manière générale, vous surestimez la capacité du FBI à vous contrecarrer».