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Actualités - CHRONOLOGIES

La crise régionale et les faiblesses internes alourdissent le climat général

On sait que le nom même de Hariri est synonyme de stabilité comme de solidité monétaire. Mais dans les cercles politiques aussi bien qu’au niveau du Libanais moyen, on commence quand même à s’inquiéter. Car la situation régionale mais surtout les faiblesses qu’accuse le pays du fait des orientations qui lui sont imposées empêchent le rétablissement d’une vraie confiance générale. Condition sine qua non pour tout redressement socio-économique comme pour une vraie défense de la monnaie nationale. Qui, dans le climat délétère actuel, se trouve facilement livrée aux attaques des spéculateurs financiers. À la limite, les assurances réitérées des responsables, qui luttent de leur mieux contre les propagateurs de rumeurs, ne provoquent que ricanements désabusés. Ces déclarations lénifiantes contrastent en effet fortement avec les frappes américaines en Irak, cette fois très mal accueillies par l’ensemble du monde arabe. Et surtout, avec les lourdes menaces israéliennes qui se profilent à l’horizon. À cause de l’avènement de Sharon, comme à cause des opérations du Hezbollah dans la zone de Chebaa. Actions contresignées par les déclarations en flèche du secrétaire général de ce parti, sayyed Hassan Nasrallah, qui proclame que le processus est mort et appelle toutes les parties à monter au front. En précisant, pour ceux qui n’auraient pas bien saisi son message, que les hameaux de Chebaa seront libérés par la force des armes. Dès lors, comment imaginer un seul instant que les inlassables efforts déployés par M. Hariri et son équipe pour attirer les capitaux d’investissement ainsi que pour obtenir des assistances puissent porter leurs fruits ? Comment rêver de voir la dette publique s’amenuiser et le déficit budgétaire se réduire ? Ou, encore pire, comment parvenir à privatiser sans les brader les secteurs publics potentiellement rentables ? Qui voudrait racheter, par exemple, un système de distribution électrique qui souffre d’une impossibilité de perception à plus de 40 % ? Qui peut placer sa confiance dans un pays dont les responsables et/ou les partis politiques se déchirent tout le temps pour la moindre vétille ? Pour n’évoquer qu’une affaire parmi tant d’autres, on peut relever qu’en ce qui concerne Chebaa, les Libanais sont profondément divisés. Les uns, comme le Hezbollah soutenu par une partie du pouvoir (et pas par l’autre), parlent d’une récupération par le fusil. Les autres demandent qu’elle se fasse par la voie diplomatique, en soulignant que la crise socio-économique ne supporte plus un surcroît de secousses et de destructions. Le pays, qui était unanime à soutenir la Résistance pour la libération du Sud, car elle était couverte par la légalité internationale, n’est plus soudé au sujet de Chebaa. Dont le dossier manque d’assise juridique et n’est pas placé sous l’aile de la 425 mais de la 242. Les divisions internes sont d’autant plus graves qu’elles coïncident avec l’arrivée au pouvoir en Israël des faucons du Likoud qui multiplient les menaces à l’encontre de l’infrastructure libanaise. Selon une personnalité locale, qui tente de proposer une sorte de compromis pour le bien du pays, «il faut s’entendre pour geler, en cette phase critique, les opérations militaires à Chebaa. En attendant de voir quelle orientation va prendre le nouveau pouvoir israélien. La suspension d’armes ne doit donc pas signifier que le Liban lâche la Résistance pour obtenir des aides. Ni que le volet libanais se trouve dissocié du volet syrien. Les Libanais sont en effet tous d’accord pour que la Résistance ne soit pas désarmée avant qu’une paix globale équitable ne soit conclue dans la région. Et ils doivent faire savoir d’une même voix qu’ils refusent de troquer le droit à la résistance armée et au jumelage contre des assistances étrangères». Une proposition de trêve, donc ? «Pas tout à fait, réplique la personnalité citée. Il ne s’agit pas de concéder un quelconque accord sur ce point. Mais simplement d’observer un temps d’expectative, pour voir comment les choses vont tourner sur le plan régional. À la lumière du programme du futur gouvernement Sharon, comme des options de la nouvelle Administration US qui, visiblement, ne veut pas suivre les mêmes voies que la précédente équipe Clinton». Et de souligner en conclusion que «si l’on ne met pas immédiatement la pédale douce, on aggrave les scissions internes. Et l’on gomme les résultats économiques ou financiers obtenus par le président du Conseil dans ses tournées à l’étranger. Sans compter les pertes que provoqueraient les ripostes israéliennes. Est-ce là l’intérêt bien compris du pays ?».
On sait que le nom même de Hariri est synonyme de stabilité comme de solidité monétaire. Mais dans les cercles politiques aussi bien qu’au niveau du Libanais moyen, on commence quand même à s’inquiéter. Car la situation régionale mais surtout les faiblesses qu’accuse le pays du fait des orientations qui lui sont imposées empêchent le rétablissement d’une vraie...