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Actualités - CHRONOLOGIES

Peine de mort requise contre deux frères assassins - Le double meurtre de Mazraat Yachouh élucidé

On était en pleine Coupe du monde de football. Tous les Libanais avaient les yeux rivés sur leurs postes de télévision. Ce vendredi 3 août, au couchant, deux assassins venus de très loin, de Kab Élias, pénétraient à l’intérieur d’une bijouterie du centre Carrefour, à Mazraat Yachouh (Metn), à l’heure de fermeture, entre 18 et 19 heures, abattaient les deux femmes qui s’y trouvaient et disparaissaient sans laisser de trace, après avoir fait main basse sur des bijoux et de l’or pour au moins un million de dollars. Quelques heures plus tard, des personnes inquiètes de voir que la bijouterie était toujours ouverte découvraient avec horreur les deux femmes mortes, baignant dans leur sang, atteintes au crâne par des balles tirées à bout portant. L’incident avait semé la terreur dans le Metn et avait même donné naissance à un mouvement social de protestation. Dans son acte d’accusation publié hier, le juge d’instruction du Mont-Liban Adnan Belbol a requis la peine de mort contre les deux frères, Hani et Mohammed Ali Younès, originaires de Machghara (Békaa-Ouest), pour le meurtre prémédité, le 3 juillet 1998, de Lina Nersès Ikadjian et Rosa Abdo Momji. Deux erreurs commises par les assassins ont conduit à leur arrestation. La première a été le vol d’un téléphone portable, la seconde des douilles abandonnées sur le sol de la bijouterie. En ce qui concerne le premier indice, une rapide enquête auprès de la compagnie Cellis devait montrer que l’appareil était en possession de Hani Ali Younès. Arrêté, l’homme avait affirmé avoir acheté le téléphone à un ressortissant syrien de Kab Elias (Békaa). Hani Younès devait réussir à obtenir sa libération, sous prétexte de retrouver l’homme qui lui avait vendu l’appareil. En tout état de cause, la police tenait là un fil qu’elle n’a plus lâché. De fil en aiguille, la police a pu établir que la situation financière désespérée de Hani Younès pouvait constituer un des mobiles du crime. Une rapide fouille à son domicile et au domicile de son frère devait montrer que les deux hommes détenaient des armes. Mohammed Younès, apprenait aussi la police, avait trempé, dix ans auparavant, dans le meurtre de Hassan Harati, le mari de sa sœur Hana. Se sentant repéré, Mohammed Ali Younès devait prendre la fuite en Allemagne d’abord, en Ukraine ensuite. D’Europe, il adressait à la police une lettre dans laquelle il affirmait qu’il était membre du Parti communiste libanais, et que c’est le responsable militaire de cette organisation qui avait donné l’ordre de tuer Hassan Harati. Entré clandestinement au Liban en juin 2000, Mohammed Younès devait commettre un second crime, celui de Tony Chaoui, propriétaire d’une joaillerie à Haouch Oumara, près de Zahlé. Ce second meurtre, à la suite duquel la police était parvenue à l’arrêter, lui a été fatal. La police constatait en effet que le pistolet utilisé dans ce meurtre était de calibre 7,65 mm, et que les douilles découvertes sur la scène du crime étaient identiques à celles qui avaient été trouvées dans la bijouterie à Mazraat Yachouh. L’homme et son frère sont aujourd’hui passés aux aveux. Ils risquent, bien entendu, la peine capitale.
On était en pleine Coupe du monde de football. Tous les Libanais avaient les yeux rivés sur leurs postes de télévision. Ce vendredi 3 août, au couchant, deux assassins venus de très loin, de Kab Élias, pénétraient à l’intérieur d’une bijouterie du centre Carrefour, à Mazraat Yachouh (Metn), à l’heure de fermeture, entre 18 et 19 heures, abattaient les deux femmes qui...