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Actualités - CHRONOLOGIES

DESIGN - Kabalan Tabet : un travail sur le paradoxe

Architecte de formation (diplômé de l’Alba en 1985), Kabalan Tabet a partagé son temps, ces dernières années, entre Beyrouth et Paris, suivant les projets et les chantiers en cours. Il n’est rentré définitivement au pays que depuis trois mois, juste après avoir participé (sous l’égide de «Table Rase»), à la Biennale internationale de design, qui s’était tenue en octobre dernier à Saint-Étienne. Il y avait présenté une série de luminaires en caoutchouc aux formes très architecturales. Des créations inspirées d’une réflexion sur le paradoxe entre opacité et lumière, entre matière noire et éclairage blanc. Un travail artisanal «de modelage, en volumes, des feuilles de caoutchouc», indique le designer, dont l’idée directrice était d’«essayer de sortir de la non-lumière vers la lumière, c’est-à-dire faire en sorte de sortir la lumière par les formes plutôt que par la transparence». Éclairage d’appui, ou plutôt d’ambiance, ces luminaires en caoutchouc noir, lisse ou strié, jouent la carte du décalé, de l’innovation. Et représentent en quelque sorte un défi. «Le caoutchouc est ingrat. Ce n’est pas évident de faire accepter ce style d’objet aux Libanais, qui préfèrent avoir chez eux des pièces riches ou, du moins, plus traditionnelles, ne serait-ce que dans le matériau», souligne l’architecte. Qui avait auparavant expérimenté cette démarche de manière plus ludique dans une série de vases en caoutchouc. De l’architecture, Kabalan Tabet est passé naturellement au design de meubles d’abord, puis d’objets. «La conception architecturale est indissociable de celle de l’espace intérieur. Et, quand on fait l’intérieur, on ne travaille pas sur l’agencement des meubles, mais on essaye de personnaliser les lieux en fonction du client. Là, on intervient de manière à donner un ensemble homogène, cohérent et agréable, avec ce côté artistique qui est dans la création», indique Kabalan Tabet. Cela conduit donc au design de mobilier ou d’objet. Sa première vraie création de design, Kabalan Tabet l’a réalisée pour le musée du Septenat (dédié à François Mitterrand) à Château-Chinon, en France. «L’agence “Fernier et associés”, où je travaillais, avait été chargée de la muséographie et j’avais ainsi été amené à concevoir des sortes de vitrines d’exposition», dit-il. Puis il y a eu, en vrac, des luminaires stylisés, en acier et verre, une table de salle à manger en verre montée sur une ancienne machine à coudre à pédale et d’autres objets divers. Curieux d’expérimenter toutes sortes de matières nouvelles, Kabalan Tabet déplore leur carence au niveau local. Tout comme il regrette l’inexistence d’une industrie libanaise du design, due à la situation économique mais aussi à l’absence de normes et de contraintes réglementant la profession. «À l’étranger, pour qu’un objet soit édité, il doit passer par des analyses du matériau, de sa viabilité, de sa durabilité, du danger qu’il peut présenter, etc. Au Liban, toutes ces contraintes n’existent pas. Et c’est malheureux, parce que ça rend l’édition de nos créations à l’étranger plus aléatoire», conclut-il. Un point intéressant à signaler… aux instances concernées.
Architecte de formation (diplômé de l’Alba en 1985), Kabalan Tabet a partagé son temps, ces dernières années, entre Beyrouth et Paris, suivant les projets et les chantiers en cours. Il n’est rentré définitivement au pays que depuis trois mois, juste après avoir participé (sous l’égide de «Table Rase»), à la Biennale internationale de design, qui s’était tenue en...